IPad en main, Marion Merker emmène un groupe d'une vingtaine de personnes visiter le château de la Dauphine. Ici, la découverte a lieu en images et commence près de l'accueil. Sur sa tablette, la jeune femme fait défiler l'histoire du domaine en photos : la demeure du XVIIIe siècle, le blason royal qui lui est rattaché et un portrait de Marie-Josèphe de Saxe, l'épouse du dauphin Louis Ferdinand de France, qui a donné son nom à la propriété. L'auditoire ne perd pas une miette de ce récit illustré.
Depuis un an, Marion Meker anime l'activité œnotouristique de ce domaine de 40 ha en AOC Fronsac. Arrivée dans le vignoble, elle montre à ses visiteurs un plan des lieux, des photos des différents terroirs, des travaux de la vigne, des vendanges et des soins apportés aux raisins.
« Si quelqu'un ne sait pas ce qu'est la vendange en vert, je lui montre, photo à l'appui », dit-elle. Même chose en cave, pour les remontages. Certains travaux sont illustrés par des vidéos, comme les vendanges, les vinifications ou la dégustation.
« Les visiteurs repartent avec le sentiment d'avoir appris quelque chose, car cette présentation d'un nouveau genre est très concrète », poursuit-elle.
Elle n'est pas seule à utiliser l'iPad.
Stéphanie Barousse, responsable commerciale et marketing, est également conquise : « Je l'emporte sur les salons professionnels, dernièrement au Grand Tasting, à Paris, et à la Hong Kong Wine Fair, en Chine. » Elle pose la tablette sur son socle et lance un diaporama où s'enchaînent les photos du château, du vignoble et du chai. « C'est un vrai plus, commente-t-elle. Cela facilite le contact avec les visiteurs. Ils s'arrêtent volontiers pour regarder les photos. Autrefois, je leur remettais une plaquette, mais ils la consultaient rarement. Aujourd'hui, je n'ai plus à transporter ces documents. »
Pour elle, la qualité des photos est primordiale. Médiocres, elles n'attirent pas le regard et reflètent une piètre image du domaine. Pour créer sa banque d'images, le château la Dauphine a donc fait appel à un photographe professionnel.
Stéphanie Barousse se sert également de la tablette lors de dîners professionnels. Comme à Hong Kong, avec des prospects chinois. « La bouteille qu'ils dégustent prend une autre dimension, ils voient le travail et les hommes qui se trouvent derrière, remarque-t-elle. Les Chinois sont, en outre, très curieux de l'histoire, de l'architecture et de l'art de vivre français. Grâce aux photos et aux vidéos, ils s'en imprègnent parfaitement ! »
La tablette a une troisième utilité. Avec l'aide d'un prestataire, le château vient d'y installer une visite virtuelle des lieux à 360° qui démarre sur une vue du vignoble. Les points importants sont signalés au fil du film : le sommet du coteau inclus dans la propriété, le chai, le château, le parc… Les effleurer projette le curieux à l'intérieur, et une nouvelle visite démarre. Cette application est destinée à donner un aperçu complet de la propriété.
L'application est tellement séduisante que les responsables du château envisagent d'acquérir une seconde tablette pour la laisser en permanence dans l'espace de vente.
Un prestataire et un peu d'astuce
Pour acheminer photos et vidéos de son ordinateur à son iPad, Marion Merker utilise l'application de partage de fichier Dropbox. La visite virtuelle du château a été conçue et installée dans l'iPad par Widmee. « Nous avons élaboré un scénario de visite avec les propriétaires autour du chai, du château, du jardin… », raconte Philippe Bourhis, cofondateur de cette société spécialisée dans les technologies mobiles, basée à Pessac (Gironde). Pas besoin de connexion à internet pour visionner la visite ou les photos, déjà chargées sur la tablette.