LES CONSTRUCTEURS D'EFFEUILLEUSES PNEUMATIQUES préconisent d'intervenir à la fin de la floraison pour éliminer les déchets qu'elles génèrent, responsables de l'apparition de foyers de botrytis. Malheureusement, à cette période, les viticulteurs sont accaparés par d'autres travaux en vert. Rares sont ceux qui ont le temps de réaliser un effeuillage en plus. Ils sont bien plus disponibles à l'approche de la fermeture de la grappe. Mais une intervention à ce stade est-elle aussi efficace ?
Pour le savoir, la chambre d'agriculture du Haut-Rhin a comparé l'effeuillage à jet d'air à la nouaison et à la préfermeture de la grappe à un témoin non effeuillé. En 2011, elle a réalisé ses tests sur quatre cépages (auxerrois et pinots gris, noir et blanc), dans trois secteurs différemment touchés par le botrytis.
Sur les trois pinots, cépages sensibles à la pourriture grise, la fréquence et l'intensité des attaques de botrytis à la vendange sont identiques, que l'effeuillage ait été réalisé à la nouaison ou à la fermeture de la grappe. L'effeuillage permet de diviser par 1,5 l'intensité des attaques à la récolte. Il en est de même pour l'auxerrois, cépage moins sujet à la pourriture.
La fenêtre d'intervention semble donc assez large. « En revanche, cela ne signifie pas que l'élimination des déchets de floraison ne sert à rien, précise Jérôme Attard, conseiller à la chambre d'agriculture. Les années pluvieuses, il en reste encore beaucoup à la fermeture de la grappe. Il est important de les souffler, car ils sont à l'origine des foyers primaires de botrytis. »
Observations. La chambre d'agriculture note également que les meilleurs résultats sont obtenus sur les parcelles sensibles à la pourriture. « L'effeuillage à jet d'air a un intérêt limité dans les situations de pression faible à modérée de botrytis », souligne-t-elle. Enfin, ses observations montrent que l'effet de l'effeuillage est bien plus net sur l'apparition des foyers primaires de botrytis à la mi-juillet que sur l'état sanitaire à la vendange.