De retour de… la Foire de Paris, organisée du 30 avril au 12 mai 2013 « La multitude de petits salons a tué les gros »

« Notre domaine est présent à la foire de Paris depuis 1959, date à laquelle mes grands-parents y ont exposé pour la première fois. C'est un salon qui coûte assez cher. Quand on additionne les coûts du stand, de l'envoi des invitations, du déplacement et de l'hébergement sur les treize jours que dure la foire, il faut réaliser entre 6 000 et 8 000 euros de bénéfices pour compenser ces frais. C'est notre cas, mais nos résultats baissent année après année : sur ce salon, nous gagnons dix fois moins qu'il y a quinze ans ! Pourtant, le nombre d'exposants en vins ne cesse de diminuer. Il y a dix ans, il y avait plusieurs centaines de viticulteurs. Cette année, nous étions une soixantaine. On pourrait penser que le travail s'en trouve facilité. Pas du tout, car dans le même temps, le nombre de foires et salons proposant du vin à Paris a explosé. Au final, les Parisiens ont l'embarras du choix.

Quand ils voient des viticulteurs, ils achètent moins car ils savent qu'ils auront d'autres occasions. Notre gamme de prix sur la foire se situe entre 10 et 15 euros le col. Avant, nous proposions des cartons de vingt-quatre. Aujourd'hui, c'est douze voire six bouteilles. Cette année, nous avons senti que la crise était dans les esprits. Nous avions envoyé des invitations à 300 particuliers parisiens. À peine 10 % sont venus. Entre les dates de vacances et les ponts, beaucoup avaient déserté la capitale. Cela dit, nous continuerons à participer à cette manifestation, car c'est l'occasion de donner rendez-vous à nos grossistes ou cavistes en soirée après la journée de travail. »