Si les volumes de vrac générique sortis des chais entre août 2012 et avril 2013 sont en hausse de 12 % par rapport à l'année précédente, le cours moyen de l'appellation stagne. Aujourd'hui à 102 €/hl en moyenne, il progresse à peine de 2 €/hl par rapport à la campagne précédente.
« Les cours d'aujourd'hui ne sont pas satisfaisants, mais ils sont conformes à un équilibre économique, reconnaît Bertrand Vigouroux, négociant et nouveau président de l'interprofession des vins de Cahors (UIVC). Il y a des stocks, le marché des vins premiers prix n'a pas engagé sa mutation et celui de l'export pour le vrac n'est pas encore à maturité. Nous réfléchissons à un plan stratégique pour faire remonter les cours vers de meilleurs niveaux de rentabilité. On a de belles réussites à Cahors, avec des propriétés qui réalisent de très bons vins, reconnus à l'international et, paradoxalement, on travaille encore beaucoup de premiers prix. L'idée serait de hisser ce dernier marché vers le milieu de gamme dans la grande distribution (GD) française avec des vins vendus 4 à 5 euros la bouteille aux consommateurs. Parallèlement, nous voulons développer des marques cœur de gamme à l'export pour tirer les volumes. Au Canada, ce segment milieu de gamme représente 70 % du marché et reste très performant. »
Le vrac « avec nom de domaine ou de château » tire bien mieux son épingle du jeu, mais il représente des quantités plus modestes (4 277 hl vendus à fin avril). Son cours moyen, sur neuf mois de vente, est à 140 €/hl. « J'achète du cahors vrac haut de gamme, selon les opportunités, entre 150 et 300 €/hl, pour le revendre en bouteille à la GD française et à l'export, confirme Christophe Matenot, gérant de Grand terroir du Sud-Ouest (300 000 cols de cahors par an). Le marché existe donc, même s'il est vrai qu'en France, vendre à plus de 5 euros la bouteille en GMS est difficile. Autre problème, nous n'avons pratiquement plus de courtiers dans la région et trouver les vins que nous cherchons devient un casse-tête. »