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Autant le dire

« Pas d'esca avec le greffage en place »

François Dumon, Le clos Albizzi à Cassis (Bouches-du-Rhône) - La vigne - n°255 - juillet 2013 - page 4

Dans l'un de vous précédents numéros, vous nous demandiez notre avis sur les maladies du bois. Je vais vous faire part des observations que j'ai réalisées depuis de nombreuses années. Sur mon domaine, j'ai constaté que la seule parcelle ne présentant aucun symptôme d'esca est aussi la seule à ne pas avoir été plantée en greffé soudé : elle a été greffée en place par un vigneron de Cassis en 1973. Cette parcelle de cépage marsanne se trouve encadrée de toutes parts par des vignes plantées en greffé soudé qui sont toutes atteintes par l'esca avec un taux de mortalité élevé. Toutes les variétés sont concernées de la même façon par ce fléau. Le seul distinguo entre toutes ces parcelles étant bien le mode de greffage. J'en conclus que la maladie ne se propage pas par voie aérienne, comme certains le prétendent, et que le lieu principal de multiplication se situe dans les bacs des pépinières, comme l'a dit un technicien dans votre revue.

Aussi, je me pose la question de ne plus acheter de plants greffés soudés et d'en revenir au greffage en place. Il suffit simplement de se procurer des bois sains par le biais de la sélection massale. Une autre solution pourrait être envisagée. Elle consisterait, dans les pépinières, à tremper le greffon avec la greffe dans de l'arsénite de soude avant paraffinage et mise en bac de stratification, de façon à éviter la propagation du champignon à l'intérieur de ces bacs. Peut-être est-ce là une solution à creuser ! L'avantage, c'est qu'il n'y a pas d'épandage d'arsénite dans la nature. L'inconvénient principal serait bien sûr d'assurer la protection du personnel lors des manipulations.

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