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DOSSIER - Tri optique : Faut-il investir ?

Olivier Ciosi, œnologue et responsable qualité à la cave de Tain, à Tain-l'Hermitage (Drôme) « Une première expérience décevante »

La vigne - n°256 - septembre 2013 - page 23

Avant de s'équiper, la cave de Tain teste les appareils de tri optique. L'an dernier, son responsable qualité a été déçu par un modèle. Cette année, il va en essayer un autre.
OLIVIER CIOSI, RESPONSABLE QUALITÉ DE LA CAVE DE TAIN, prévoit d'utiliser le tri optique pour ces cuvées haut de gamme. Il veut faire du « cousu main » © J.-F. MARIN

OLIVIER CIOSI, RESPONSABLE QUALITÉ DE LA CAVE DE TAIN, prévoit d'utiliser le tri optique pour ces cuvées haut de gamme. Il veut faire du « cousu main » © J.-F. MARIN

Le tri de la vendange à la cave de Tain (Drôme) est actuellement à la charge des 300 coopérateurs. La cave elle-même se contente d'érafler. Mais « nous avons un projet d'investissement », assure Olivier Ciosi, œnologue et responsable qualité de cette coopérative qui produit 50 000 hl de vin chaque année. La cave veut améliorer le tri pour augmenter la qualité de ses vins. Elle a prévu un budget d'environ 200 000 euros HT, de quoi acheter un nouvel égrappoir, une table de répartition vibrante et une machine de tri. Elle espère investir d'ici 2014.

« Nous ne sommes pas arrêtés sur un système de tri en particulier, explique Olivier Ciosi. Nous sommes plutôt attirés par le tri optique, mais on ne s'interdit pas le tri mécanique. » À ses yeux, le tri optique permet d'aller plus loin dans l'élimination des fragments herbacés et des baies millerandées et immatures tout en atteignant des débits élevés. Il prévoit de l'utiliser pour faire des cuvées haut de gamme « cousues main ». L'objectif étant de pouvoir passer entre 400 et 500 tonnes de raisins par millésime, ce qui doit tirer 400 000 à 500 000 cols.

À la cave de Tain, les vendanges durent en général trois semaines. La plupart des raisins sont récoltés à la main. Les remorques sont remplies sur une hauteur de 1,50 m et emportent jusqu'à 3,5 tonnes. En arrivant, les raisins sont déversés dans l'un des cinq conquets de réception et la qualité de la vendange est notée de A à D en fonction de l'état sanitaire. Les coopérateurs sont ainsi plus ou moins rémunérés.

La vendange passe ensuite dans un érafloir puis dans une pompe à queue-de-cochon qui envoie le raisin en cuve. Dès que la cave aura choisi l'équipement adapté à ses besoins, le raisin passera par la nouvelle machine de tri.

Mais avant de s'équiper, Olivier Ciosi mène des essais. « L'an dernier, nous avons testé un appareil qui nous a déçus », regrette-t-il sans vouloir préciser le nom du constructeur. La machine était annoncée à un débit maximum de 12 t/h mais, à cette cadence, « elle écartait des baies saines et laissait passer des baies abîmées ». Il ne l'a donc utilisée qu'à 8 t/h. Le problème, c'est que « nous avons déjà rentré jusqu'à 650 tonnes de raisin en une journée, raconte Olivier Ciosi. Avec un débit de tri de 8 t/h pour une journée de dix heures, nous pouvons traiter 80 tonnes par jour maximum ». Pas suffisant pour la cave, même si toute la production ne passera pas par la table de tri.

« Nous avons essayé de modifier les réglages de la machine », ajoute l'œnologue, pour éliminer plus ou moins de raisins verts et de baies éclatées. Il voulait trier en fonction de la forme des grains. Mais rien de tout cela n'a été possible. « Pourtant, le raisin était très beau », s'étonne-t-il. Il s'interroge donc sur l'efficacité de la trieuse avec une vendange de moins bonne qualité.

Cette expérience ne l'a pas échaudé. Cette année, il va éprouver une nouvelle machine qui peut monter, d'après son constructeur, jusqu'à 15 t/h. « Nous ne la ferons fonctionner qu'à 12 t/h », précise-t-il toutefois. Il espère également qu'elle sera plus facile à entretenir. « Il nous fallait deux heures pour nettoyer la précédente machine, alors que le constructeur nous avait dit qu'une heure suffirait. Le coût de main-d'œuvre supplémentaire n'est pas négligeable. En plus, si le système de tri optique n'est pas propre, il ne fonctionne pas bien. »

Zéro déchet : pas à tout prix

« Faut-il atteindre le zéro déchet ? Je n'en suis pas persuadé, confie Olivier Ciosi. Ici, les anciens disent que les baies millerandées doivent aller dans la cuve, car elles sont plus concentrées. Pour nous, l'objectif du tri est d'éliminer les déchets verts, les raisins abîmés et les raisins moins murs. » Pour éliminer ces raisins, il faut un tri en fonction de la couleur. Mais « sur syrah, les écarts de couleur sont difficiles à observer. C'est plus facile en revanche sur grenache. Enlever les raisins rosés peut représenter un véritable intérêt qualitatif ».

Cet article fait partie du dossier Tri optique : Faut-il investir ?

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