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DOSSIER - Tri optique : Faut-il investir ?

Loïc Kressmann, directeur technique au château Latour-Martillac, 55 ha à Martillac (Gironde) « Cette année, nous allons louer une machine »

La vigne - n°256 - septembre 2013 - page 24

Loïc Kressmann redoute une maturité très hétérogène. Il va donc recourir à la location d'un trieur optique pour éliminer les baies immatures, si nécessaire.
LE 28 AOÛT, Loïc Kressmann tend une grappe très hétérogène, résultat d'une floraison difficile. Il va louer un trieur optique pour éliminer les baies mal verrées. © P.ROY

LE 28 AOÛT, Loïc Kressmann tend une grappe très hétérogène, résultat d'une floraison difficile. Il va louer un trieur optique pour éliminer les baies mal verrées. © P.ROY

« Cette année, la floraison a été difficile, affirme Loïc Kressmann, directeur technique du château Latour-Martillac, un grand cru classé de Graves. J'ai peur que l'on retrouve des baies mal verrées dans la vendange et qu'il faille énormément trier. » En prévision, il va louer un trieur optique Vistalys à la société Banton-Lauret, basée à Saint-Émilion (Gironde). Cette machine sera mise à sa disposition, avec un technicien, pour toute la durée des vendanges qui s'étalent généralement sur une vingtaine de jours.

Loïc Kressmann a déjà une expérience du tri optique. En 2010, il a comparé le Vistalys au trieur optique de la société Diemme, qui n'est plus disponible sur le marché, et à celui de Pellenc. « Le Vistalys et surtout le Diemme sont sortis du lot », estime-t-il. Mais il n'a pas été convaincu de l'intérêt d'investir dans un tel matériel. « Le tri optique est très technique. Il faut former une personne pour surveiller la machine en permanence. En plus, nous avons remarqué, lors de ces essais, que notre érafloir émettait beaucoup de déchets. »

Le château l'a donc remplacé par Le Cube, de la société Socma. Il a acheté cet égreneur vibrant pour la campagne 2011. Depuis, Loïc Kressmann est « très satisfait » du tri des raisins. Il n'a pas jugé utile d'investir dans d'autres équipements. « Nous n'avons pas de déchets verts. Beaucoup de choses sont enlevées et les baies ne s'éclatent pas. Il n'y a pas de jus. Nous obtenons des billes. Depuis que ces nouveaux érafloirs sont sortis, le tri optique n'est pas forcément justifié. »

Le château Latour-Martillac exploite 55 ha de vigne sur la commune de Martillac (Gironde), dont 45 ha de rouges : du cabernet sauvignon, du merlot et du petit verdot, ramassés à la main. Ces raisins sont transportés dans des bennes « très plates », explique Loïc Kressmann. Ils tombent dans un conquet vibrant qui alimente Le Cube. Les baies sont ensuite réparties grâce à une table vibrante sur une table de tri où quatre à six personnes éliminent des baies vertes et quelques déchets résiduels.

Tri drastique pour 2013. Si les prévisions de Loïc Kressmann sont bonnes, le tri devra être plus drastique pour la vendange 2013 que ces dernières années. Malgré cela, il espère que le tri optique permettra de ne plus avoir « besoin de personne sur la table de tri ». Il pense aussi que, « si la vendange est tardive, il faudra ramasser très vite », et donc avoir un gros débit de chantier. Ce que permet le tri optique.

Mais comme il le dit lui-même : « Je ne suis pas devin. Les conditions climatiques seront peut-être favorables. » Dans ce cas, le tri optique ne se justifiera pas. « Nous aurons simplement pris des précautions qui vont nous coûter cher, car la location correspond environ au tiers de l'investissement », poursuit-il. Ce qui n'est pas rien, même pour un château qui vend ses vins entre 20 et 30 euros la bouteille.

Le prix passe du simple au triple

Avant d'installer un équipement de tri sur une exploitation, la société Banton-Lauret, prestataire de services viti-vinicoles et loueur de matériel à Saint-Émilion (Gironde), fait un état des lieux sur place. Elle peut ainsi conseiller les viticulteurs en fonction de leur budget et de leurs besoins. « Il faut voir comment la cuverie est agencée et quels matériels sont déjà présents. On ne peut pas adapter le même dispositif dans tous les chais, commente Bernard Banton, le gérant de la société. Pour ceux qui n'ont pas un gros budget, on travaille d'abord sur l'éraflage pour avoir moins de rafles dans la vendange. » Ensuite, il propose d'installer une table vibrante suivie d'une table de tri à bande avec du personnel ou d'une table Mistral de la société Vaucher Béguet. Aux propriétés disposant d'un budget plus important, il propose le tri optique. Car, comme il le précise, « entre une table Mistral et un trieur optique, le prix de la location passe du simple au triple ». Soit de 1 000 à 3 000 euros la journée.

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