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VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Bordeaux rouge L'attentisme est de mise

COLETTE GOINÈRE - La vigne - n°259 - décembre 2013 - page 62

Les transactions sont en recul sur le bordeaux rouge, mais les prix s'envolent. En cause : la petite récolte après deux années de ventes très actives qui ont vu les stocks baisser.

« Le marché ne démarre pas. Les viticulteurs attendent d'avoir besoin de trésorerie pour écouler le 2012 qu'il leur reste. À choisir, ils préfèrent vendre le 2013, dont on dit qu'il est moins structuré. Sans compter le fait que beaucoup parient sur une surenchère des prix après la faible récolte. Au final, on est dans une sorte d'attentisme », analyse Xavier Coumau, président du syndicat des courtiers de Bordeaux (Gironde).

Pour Pierre Llorens, viticulteur à Blasimon (Gironde), à la tête de 30 ha, l'attentisme est du côté des acheteurs. Il n'a d'ailleurs pas eu de propositions d'achats. « Les vins ne sont pas finis. Les transactions n'ont pas vraiment démarré », indique-t-il. Pas de grande inquiétude pour autant. Ce viticulteur devrait pouvoir écouler sa faible récolte (660 hl contre 1 200 hl l'an dernier) auprès de son acheteur habituel. Coté prix, Pierre Llorens espère bien négocier le tonneau de 900 l à 1 200 euros, soit 133 €/hl.

« Le 2013 a demandé plus de vigilance à la vigne et plus de travail au chai. La nature ne nous a pas donné ce millésime sur un plateau. Mais, au final, je suis assez fier de mon bordeaux », confie-t-il.

Dans ce contexte, les cours augmentent franchement. Alors qu'au début de la campagne dernière (début août à fin novembre), le tonneau de bordeaux rouge se vendait à 997 euros (111 €/hl) en moyenne tous millésimes confondus, cette année, le prix est passé à 1 183 euros (131 €/hl), soit 19 % de hausse.

« Les sorties étaient supérieures aux récoltes lors des deux dernières campagnes. Les disponibilités pour le vrac sont en baisse. Donc les volumes échangés reculent et les prix progressent. La hausse des prix en ce début de campagne s'accélère parce que la récolte 2013 est déficitaire », explique Jean-Philippe Code, directeur du service économie du CIVB, l'interprofession.

Rémy Villeneuve, qui exploite 50 ha dans l'Entre-deux-Mers, écoule 80 % de sa production en vrac. Il compte bien discuter les prix avec les quatre négociants avec lesquels il travaille. « L'an dernier, j'ai vendu le tonneau à 1 150 euros. Cette année, je demanderai autour de 1 350 euros le tonneau pour mes vins médaillés », précise-t-il.

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