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ACTUS - FRANCE

Économie 2013, une bonne année à l'export

AURÉLIA AUTÉXIER - La vigne - n°262 - mars 2014 - page 20

En 2013, la valeur des exportations françaises de vin s'est stabilisée à un très haut niveau. Mais les volumes ont reculé un peu. Le repli est plus marqué pour le cognac et l'armagnac.

L'année 2012 avait été la meilleure jamais réalisée pour nos exportations de vin en valeur avec 7,6 milliards d'euros. Selon la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS), 2013 fait un peu moins bien, mais offre tout de même un très bon bilan. Les exportations de vin demeurent stables en valeur (- 0,1 %), mais avec un léger recul des volumes (- 3,1 %), lesquels se sont établis à 148 millions de caisses, soit 13,3 millions d'hectolitres. Cette tendance confirme celle constatée depuis plusieurs années, à savoir qu'en volume, la part de marché de la France dans les échanges internationaux de vin diminue petit à petit.

Ces chiffres cachent d'importantes disparités suivant les produits. Ainsi, les effervescents s'en sortent mieux que la moyenne, avec + 1 % en volume et + 2 % en valeur. Les vins à indication géographique protégée fléchissent en volume mais s'apprécient en valeur (- 1 % et + 3,5 %). Faute de disponibilités, les vins sans indication géographique avec mention du cépage reculent nettement plus que la moyenne : - 9,7 % en volume et - 1,3 % en valeur. Parmi les vins d'appellation, Bordeaux enregistre une baisse de 2,4 % en volume et de 6,7 % en valeur, tandis que les côtes-du-rhône progressent respectivement de 4,2 % et de 7,8 %.

L'Allemagne progresse

Le Royaume-Uni, qui reste notre premier client en valeur à l'export, connaît une baisse de presque 4 %, alors que ce marché reste stable en volume (+ 0,1 %). Cette chute du chiffre d'affaires s'explique par un recul des ventes de grands crus de Bordeaux et de Champagne, dont le prix moyen des bouteilles progresse. Les opérateurs notent un retour à la normale après l'embellie connue en 2012 du fait de la tenue des Jeux olympiques d'été à Londres. Cette situation extraordinaire ne s'est pas reproduite en 2013.

Par ailleurs, « la hausse continue des droits d'accises découlant de l'Alcohol Duty Escalator pèse de plus en plus sur les budgets des ménages, note la FEVS. La politique de taxation introduite en 2008 a conduit depuis à une hausse de 50 % des droits d'accises sur les vins ».

Les États-Unis, deuxième destination en valeur, ont connu une année de stabilité (+ 0,7 % en valeur et + 0,6 % en volume). Dans ce pays, les expéditions en vrac connaissent un important repli compte tenu de l'importante récolte américaine.

L'Allemagne, troisième client à l'export, est l'une de nos destinations phares ayant connu la progression la plus significative, avec + 4 % en valeur. « Le marché a été porté par sa consommation intérieure », explique Louis-Fabrice Latour, président de la FEVS.

À l'inverse, la Chine est le pays qui a subi le plus fort recul : - 15 % en valeur et - 12,5 % en volume. « En réalité, il y a un réajustement sur cette destination qui retrouve son niveau de 2011 », tempère Nicolas Ozanam, délégué général de la FEVS. Des importateurs avaient accumulé trop de stock. Une analyse confirmée par Christophe Navarre, PDG de Moët Hennessy, qui estime que la Chine fait aujourd'hui plutôt partie « des marchés sophistiqués et non plus des marchés émergents ». Cette destination conserve toutefois sa cinquième place en valeur, derrière la Belgique.

Reconfiguration du marché

Du côté des spiritueux, la FEVS constate un repli quasi généralisé pour les eaux-de-vie de vin. Le cognac perd 3,3 % en volume et 1,7 % en valeur, l'armagnac baisse de 4,7 % et de 15 % et les autres eaux-de-vie de vin font - 16 % et + 4,5.

L'année 2013 a été marquée par une reconfiguration du marché chinois. Les exportations françaises de spiritueux vers ce pays ont chuté de 12 % en volume et de presque 22 % en valeur. La politique anticorruption menée par le gouvernement chinois a mis un coup d'arrêt à la pratique des cadeaux prestigieux. Il n'est plus de bon ton de s'afficher avec une bouteille d'excellence.

Un conflit en voie de résolution

« Nous sommes en bonne voie pour sortir de la procédure antidumping lancée par la Chine à l'encontre de l'Union européenne », a affirmé Jérôme Despey, président du conseil des vins de FranceAgriMer, le 27 février, au Salon de l'agriculture, à Paris. La Chine a lancé cette procédure en juin dernier, à la demande de ses producteurs de vin, estimant que les subventions accordées par l'Union européenne à ses viticulteurs leur permettent de casser les prix sur le marché chinois. Fin février, la filière française avait très bon espoir de régler cette affaire avant la venue du président chinois Xi Jinping à Paris, prévue pour le 26 mars. Ce qui serait de nature à relancer les exportations vers l'empire du Milieu, en net recul depuis l'été dernier.

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