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VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Rouges Clignotants au vert pour l'AOC Corbières

MICHÈLE TRÉVOUX - La vigne - n°262 - mars 2014 - page 66

L'horizon se dégage pour l'AOC Corbières. Le marché est dynamique, la demande soutenue et les prix se raffermissent. Mais ils doivent encore progresser pour les producteurs.

«La campagne a démarré lentement mais, depuis janvier, il y a une bonne dynamique des ventes, témoigne Jean-Pierre Py, courtier historique basé à Carcassonne (Aude), qui vend 60 000 hl d'AOC Corbières par an. Malgré la hausse des prix, la demande reste ferme. Vendre du corbières n'est plus un problème comme c'était le cas il y a cinq ou six ans. »

Après les années noires, entre 2003 et 2008, où le cours avait plongé jusqu'à 55 €/hl, l'avenir semble plus souriant. La récolte 2013 n'a pas été abondante : avec 390 000 hl revendiqués, elle est inférieure à la normale (entre 400 000 et 420 000 hl) pour la deuxième année consécutive. Et les stocks au 31 juillet 2013 étaient au niveau le plus bas jamais enregistré : 350 000 hl, soit 10,4 mois de commercialisation.

Cette situation a permis une nouvelle progression des cours, qui atteignent 97 €/hl en moyenne pondérée fin février. Le corbières générique se négocie aux alentours de 90 €/hl, alors que les qualités pour les marques de distributeur s'échangent entre 95 et 97 €/hl, les domaines et châteaux entre 100 et 110 €/hl, tandis que le bio culmine entre 120 et 150 €/hl.

L'appellation semble bénéficier de la pénurie touchant les autres vignobles rouges. « On commence à avoir des demandes d'acheteurs qui viennent chez nous faute de trouver ailleurs les qualités et les prix qu'ils cherchent », confie Jean-Pierre Py.

« C'est la première année depuis dix ans où nous n'avons plus rien à vendre fin février, estime Gilles Cutilles, le directeur de la cave coopérative de Talairan, qui produit 42 000 hl par an. Et nous avons eu de belles retiraisons en janvier et en février. C'est important pour le moral des coopérateurs qui vont toucher leur acompte plus rapidement. Mais les prix sont encore insuffisants. Il faudrait atteindre 120 €/hl pour que la relève soit assurée sur les exploitations. »

« On retrouve les cours d'il y a dix ans, reconnaît Xavier de Volontat, président de l'ODG. Mais nous oeuvrons avec les vignerons et l'interprofession pour une progression constante et régulière des prix. »

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