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DOSSIER - Rendement : viser plus haut

Laurent Pontaud, domaine de Marjolet, 80 ha à Gaujac (Gard) « Le vrac comme variable d'ajustement »

La vigne - n°263 - avril 2014 - page 23

En réduisant ses volumes vendus au négoce, le domaine de Marjolet a préservé ses marchés en bouteille et en bibs.
LAURENT PONTAUD dispose encore de 700 hl de stocks du millésime 2012 pour alimenter sa trésorerie en 2014. ©  M. GASARIAN

LAURENT PONTAUD dispose encore de 700 hl de stocks du millésime 2012 pour alimenter sa trésorerie en 2014. © M. GASARIAN

« En 2013, à cause de la coulure sur les grenaches, nous n'avons récolté que 3 000 hl, contre 4 000 habituellement, rapporte Laurent Pontaud. Nous avons réalisé en priorité les assemblages correspondant à nos marchés de vins conditionnés, qui représentent 1 700 hl en bouteilles et 800 hl en bibs. Nous n'avons gardé que 500 hl pour le vrac. »

Sur son domaine, il produit des côtes-du-rhône, des côtes-du-rhône village et des IGP. En 2012, le gel avait déjà réduit la récolte. « Après deux petites années, nos stocks diminuent sur l'AOC Côtes du Rhône village Laudun. Nous allons devoir répartir les bouteilles entre nos clients en leur expliquant pourquoi », poursuit le jeune vigneron, qui a repris le domaine familial avec sa soeur Sophie.

« Renforcer la confiance des clients. » Le rendement moyen s'élève à 40 hl/ha en appellation Côtes du Rhône et tourne entre 60 et 70 hl/ha en IGP. « Nous ne cherchons pas à produire plus. Mais nous renouvelons régulièrement nos vignes pour rester à ce niveau. Cela nous permet de conserver des coûts adaptés à nos prix de vente, qui vont de 4,50 à 8 euros le col et de 8,50 à 12,50 euros le bib de 5 litres au caveau », détaille-t-il.

Son objectif est avant tout de s'assurer d'une qualité régulière pour ses vins conditionnés. « En 2002 et 2008, nous n'avons pas mis de rouges en bouteilles, car le millésime n'était pas à la hauteur. Nous avons tout vendu en vrac. Les deux années qui ont suivi, nous avons puisé dans nos stocks de millésimes plus anciens pour approvisionner nos marchés. »

Le vrac constitue aussi une réserve de trésorerie. « Lorsque nous avons besoin d'acheter des bouteilles, nous vendons une ou deux cuves. C'est ce que nous avons fait en septembre 2013. Avec l'annonce de la petite récolte, les cours du côtes-du-rhône rouge étaient déjà montés à 130 €/hl, alors qu'ils n'étaient qu'à 100 €/hl l'année précédente », commente-t-il. Et pour alimenter la trésorerie en 2014, il dispose encore de 700 hl de stocks du millésime 2012 en vrac.

La hausse des cours du vrac, qui se poursuit, compensera une petite partie de la faible vendange de 2013. « Comme tous les ans, nous allons augmenter les prix des vins conditionnés de 1 à 2 %, mais pas au-delà. Quand le vrac flambe, c'est le bon moment pour renforcer les liens de confiance avec nos clients en restant raisonnable sur les hausses », estime-t-il.

L'essentiel de l'offre

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