Les tensions entre l'Union européenne et la Russie à propos de la Crimée n'ont, pour le moment, pas d'impact sur les exportateurs français. « Aucun retour particulier de nos opérateurs », assure Pierre Genest, directeur général adjoint de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).
Les derniers chiffres d'Ubifrance indiquent presque 206 000 hl de vins exportés en 2013 pour un total d'un peu plus de 51 millions d'euros. Des chiffres qui progressent en valeur par rapport à 2012 (+ 8 %), mais en fort recul au niveau des volumes (- 52 %).
Cette destination continue de faire partie des marchés prometteurs. Les chiffres sur le long terme montrent que le pouvoir d'achat des Russes tend à augmenter et que cet essor s'accompagne d'une ouverture à la consommation de vins, notamment français. De plus, la Russie joue un rôle de pivot pour les marchés très à l'est de l'Europe.
« On reste confiant », déclare Stephen Petermann, responsable export au Cellier des dauphins, à Tulette (Drôme), pour qui la Russie fait partie du top 10. Pour autant, il note que le pays joue parfois « les montagnes russes avec d'importantes fluctuations d'une année sur l'autre ». Il souligne la « problématique de la dévaluation du rouble qui s'est accélérée ces derniers mois ».
Les opérateurs sur ce marché rappellent à ce titre l'importance de prévoir des prépaiements ou des garanties de paiements. La Coface a récemment réduit sa couverture sur cette zone en mettant le pays classé en B sous surveillance négative. .
Autre point noir : la grande complexité d'accès au marché. « La lourdeur administrative est très pesante », relève la FEVS.
« C'est un marché exotique par sa culture, excitant par ses perspectives mais aussi très compliqué ! » résume Laurent Bréban, de la maison de négoce éponyme basée à Brignoles (Var), qui travaille cette destination depuis quatre ans.