Retour

imprimer l'article Imprimer

VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Rouges Tensions sur les prix de l'AOC Ventoux

MICHÈLE TRÉVOUX - La vigne - n°263 - avril 2014 - page 70

La raréfaction de l'offre en AOC Ventoux rouge a fait bondir les cours de 25 % avec une moyenne de 116,20 €/hl sur huit mois. Les prix retrouvent leur niveau de l'an 2000.

Avec des revendications en retrait de près de 20 000 hl par rapport à l'an dernier (- 12 %), le marché de l'AOC Ventoux rouge est particulièrement tendu. La campagne est très dynamique, puisque les transactions enregistrées depuis le mois d'août sont en légère hausse par rapport à l'an dernier, alors que les disponibilités sont moindres.

Les acheteurs ont anticipé une pénurie de produit en passant aux achats plus tôt. Les cours sont donc en forte croissance : 116,20 €/hl contre 93,40 €/hl l'an dernier, soit un bond de près de 25 %. « Cette tension générée par la petite récolte est accentuée par la baisse de production en côtes du Rhône et à Bordeaux. L'augmentation régulière de la part de rosé en AOC Ventoux contribue également à la raréfaction de l'offre en rouge », analyse Philippe Tolleret, directeur général du groupement coopératif Marrenon. En six ans, le rosé est passé de 24 à 35 % du volume de production de l'AOC.

La hausse des prix résulte également du développement commercial de l'appellation, en France comme à l'export. « Sur les quatre dernières campagnes, la production est inférieure aux volumes commercialisés. La demande progresse alors que l'offre se réduit. Les stocks en fin de campagne sont tombés de 188 000 à 144 000 hl », constate Dominique Toillon, à Inter-Rhône.

« L'AOC Ventoux, qui vivait autrefois dans l'ombre des appellations de la vallée du Rhône, s'est forgée sa propre identité. Nous avons perdu des volumes, mais désormais cette appellation existe en tant que telle. Les entreprises doivent maintenant réaliser un travail de fond pour mieux valoriser la production », estime Philippe Tolleret.

Pour Yves Favier, le président de l'appellation, par ailleurs président de la coopérative des Vignerons du Mont Ventoux, le rebond des prix n'est qu'un juste rattrapage. « Il n'y a pas de quoi pavoiser. Le cours actuel de 116 €/hl est un minimum pour que les vignerons puissent vivre décemment de leur travail. On retrouve cette année le niveau de prix de l'an 2000. »

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :