ANTHONY PIERMATTÉO, DOCTEUR EN PSYCHOLOGIE SOCIALE À L'UNIVERSITÉ D'AIX-MARSEILLE, a mené une étude en 2010 auprès de cent consommateurs de vin dans les Bouches-du-Rhône. « Nous nous sommes intéressés à leur attitude vis-à-vis du bouchon synthétique et du bouchon à vis », indique-t-il.
Il a rédigé un formulaire de dix-huit questions qu'il a fourni à ces cent consommateurs. Six d'entre elles renvoyaient à un jugement concernant les vins. « Nous avons présenté deux bouteilles de vin rosé identiques. Elles ne différaient que par leur mode de bouchage : bouchon à vis ou synthétique. » Les sujets devaient alors répondre à des questions du type : Quelle bouteille conserve le mieux le vin ? Laquelle contient le vin de meilleure qualité ? Laquelle achèteriez-vous ?
« Six autres questions concernaient les bouchons à vis ou les bouchons synthétiques », ajoute-t-il. Les sujets devaient, par exemple, répondre à des questions sur l'impact du bouchon sur la qualité du vin, l'aspect pratique du bouchon, la qualité du vin associée à chaque type de bouchage. Enfin, les six dernières questions visaient à « comparer bouchon à vis et bouchon synthétique ».
Les résultats de cette étude sont très significatifs. « Les sujets ont répondu que la bouteille obturée par un bouchon synthétique contenait un vin meilleur que celle fermée avec un bouchon à vis », explique Anthony Piermattéo. Ils ont dit être prêts à payer la première plus cher que la seconde. « Ils ont estimé le prix de la bouteille à bouchon à vis à 4,12 euros, en moyenne, et celui de la bouteille au bouchon synthétique à 4,94 euros », explique-t-il. L'étude montre également que les sujets considèrent qu'ouvrir une bouteille avec un bouchon synthétique donne une meilleure image d'eux-mêmes auprès de leurs amis. Enfin, ces bouteilles font l'objet d'une intention d'achat plus marquée que celles bouchées avec une capsule à vis.