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ACTUS - RÉGIONS

Languedoc L'appel au rosé

MICHÈLE TRÉVOUX - La vigne - n°266 - juillet 2014 - page 11

Le négoce pousse les producteurs à accroître encore leur production de rosés. Toutes les caves ne peuvent pas suivre.
Gérard Bancillon, président de la cave des Collines du Bourdic, envisage une augmentation de 10 % de la production.

Gérard Bancillon, président de la cave des Collines du Bourdic, envisage une augmentation de 10 % de la production.

C'est un signe qui ne trompe pas : les raisins de cinsault et de grenache se négocient au même prix, voire plus cher, que les merlot et cabernet-sauvignon. Une première dans le Languedoc, qui illustre la forte demande en rosé.

Déjà, l'an dernier, la production de rosé s'est fortement accrue. En IGP Pays d'Oc, sur l'ensemble de la campagne, les certifications seront en hausse de 300 000 hl par rapport à la campagne précédente (+ 27 %). Malgré cela, « nous avons manqué de produit. Pour travailler correctement, il nous faudrait 50 % de volume en plus cette année. Cela nous permettrait de reconstituer un stock tampon. Mais nous n'y arriverons pas », analyse un négociant.

Même discours chez Castel : « La France a développé une nouvelle tendance avec le rosé. Nous avons d'énormes demandes que, faute de volume, nous ne pouvons pas satisfaire avec les vins français. Nos concurrents étrangers vont en profiter », se désole Franck Crouzet, qui encourage ses fournisseurs à produire plus de rosés.

À la cave des Costières de Pomérols (Hérault), Joël Julien a pris la mesure de cette tendance de fond. « Le rosé est devenu un produit stratégique. Cette année, à 78 €/hl, nous l'avons mieux valorisé que nos rouges. Nous allons encore quasiment doubler nos volumes dans le cadre de notre partenariat avec Carrefour en rosé des Côtes de Thau. Au total, nous avons l'objectif de produire 45 000 hl contre moins de 30 000 hl l'an dernier. »

À la cave du Razès, dans l'Aude, le directeur, Olivier Ambry, va également s'adapter à cette demande. « Nous allons accroître légèrement notre production en passant de 40 000 à 45 000 hl. Techniquement, nous ne pouvons pas aller au-delà. Nous sommes limités par notre atelier pressurage. »

À la cave de Bourdic, dans le Gard, c'est l'encépagement qui bloque : « Nous envisageons une augmentation de 10 %, en vinifiant un peu de merlot et de cabernet sauvignon en rosé à la demande de certains de nos clients ». Le temps très sec ne va pas non plus favoriser une hausse des volumes. La future campagne risque d'être à nouveau tendue pour le rosé.

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