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DOSSIER - Quatre machines à vendanger à l'essai

Grégoire G4.220 L'essentiel est là, pas l'accessoire

La vigne - n°268 - octobre 2014 - page 26

Grégoire a réalisé un saut technologique sur son modèle pour vignes étroites en y apportant une assistance à la conduite aboutie. Mais il reste bien des points à améliorer.
DANS DES VIGNES chargées jusqu'à dix tonnes par hectare, les deux rampes d'écailles neuves sont parfaitement étanches.

DANS DES VIGNES chargées jusqu'à dix tonnes par hectare, les deux rampes d'écailles neuves sont parfaitement étanches.

LE VOLANT de la G4 se règle vers l'avant ou l'arrière et en hauteur.

LE VOLANT de la G4 se règle vers l'avant ou l'arrière et en hauteur.

LE VIDAGE AVANT offre une visibilité optimale au chauffeur.

LE VIDAGE AVANT offre une visibilité optimale au chauffeur.

En gros plan : l'aspect de la vendange.

En gros plan : l'aspect de la vendange.

LA PARTIE INFÉRIEURE DE L'ÉCRAN permet de régler la tête de récolte (photo) ou de recevoir les images des caméras.

LA PARTIE INFÉRIEURE DE L'ÉCRAN permet de régler la tête de récolte (photo) ou de recevoir les images des caméras.

LE JOYSTICK commande l'intégralité des fonctions. Son maniement nécessite un temps d'adaptation.

LE JOYSTICK commande l'intégralité des fonctions. Son maniement nécessite un temps d'adaptation.

LE JERRICAN LAVE-MAINS est placé, en dépit du bon sens, du côté opposé à l'échelle !

LE JERRICAN LAVE-MAINS est placé, en dépit du bon sens, du côté opposé à l'échelle !

Cabine

L'accès est difficile. Montez six marches pour arriver sur une passerelle. Une fois là-haut, faites pivoter l'échelle de 90 degrés le long de la trémie, redescendez une marche. Courbez l'échine afin de ne pas heurter la tête contre le bord du toit trop bas. Entrez. Bienvenue à bord.

Cabine galbée, bien insonorisée, surface vitrée maximale, joystick solidaire de l'accoudoir, volant réglable en hauteur... Le poste de conduite de la G4 offre une bonne visibilité, un meilleur confort mais aussi un peu moins d'espace (côté gauche) que celui de son aînée, la G86. Les espaces de rangement sont rares : un emplacement pour une bouteille d'eau réfrigéré par la climatisation et un vide-poches sous l'accoudoir. La nouvelle direction, commandée par un vérin unique est très compacte. Cependant, elle manque de souplesse. Et le volant couine. Plus inquiétant, la fiabilité de la direction pose question. En juin, lors d'un traitement, une pièce contrôlant le mouvement du vérin est sortie de son emplacement. Cause ou conséquence de cet incident, la veille de notre essai, une rotule de direction s'est rompue.

Entouré d'une ample manche en plastique souple - un nid à poussière -, le joystick a un design un peu vieillot. Côté ergonomie, on a vu mieux. Pour atteindre le bouton le plus bas, qui permet la remise à niveau du porteur, il faut descendre la main. Pas pratique. La plupart des commandes nécessitent une double action sur le joystick. Pour avancer, par exemple, il faut simultanément pivoter le joystick sur lui-même d'un petit coup de poignet sur la gauche et le pousser vers l'avant. Pour vider une trémie, il faut incliner le manche à gauche ou à droite tout en appuyant sur un bouton. Pas simple non plus.

L'écran tactile est très grand. Mais il est scindé en deux. En haut, il affiche les principaux paramètres de récolte. La partie inférieure permet, au choix du conducteur, de régler des paramètres de récolte - à l'aide de petites touches gris clair ou foncé qui manquent de couleurs - ou de visionner des images - ton pastel -, de l'une ou l'autre des deux caméras embarquées. Certaines touches réagissent immédiatement au toucher, d'autres pas. Il faut tâtonner pour trouver le réglage souhaité.

Assistance à la conduite

Les options de la G4 dans ce domaine sont sans commune mesure avec le modèle précédent. Le réglage hydraulique du pincement est appréciable. L'écartement est indiqué en pourcentage. On préférerait en centimètres. Mieux, le logiciel Grégoire permet d'enregistrer trois programmes de récolte. Le chauffeur peut aussi mémoriser la hauteur de ramassage et la hauteur de relevage de la tête. Arrivé en bout de rang, il active le relevage avec le joystick. En prenant le rang suivant, il abaisse la tête à la hauteur de travail prédéfinie. Cette tête, pendulaire, réduit le risque de dommages aux ceps et au palissage. Dommage que les diodes vertes, qui indiquent l'axe du rang, soient masquées par le volant. Et qu'elles soient si peu lumineuses. De jour, on les voit à peine.

Sur la route, la machine atteint 30 km/h. Le joystick contrôle directement le régime moteur et la vitesse. En vendanges, le moteur tourne à 1 800 t/min. C'est 250 t/min de moins que sur l'ancien modèle.

Secouage et nettoyage

Lors de notre prise en mains, nous n'avons noté aucune perte de raisin au sol. La situation aurait sans doute été différente avec des écailles usagées. Car le nouveau système qui permet de raidir les écailles, en gonflant un boudin, est mal protégé. Il sera rapidement inopérant.

Côté nettoyage, les deux paires d'extracteurs qui équipent la G4, deux en bas et deux en haut, n'ont pas donné pleine satisfaction. Réglés à 2 100 t/min (en bas) et à 1 200 t/min (en haut), ils nettoient imparfaitement la vendange. Il a fallu pousser successivement ceux du haut à 1500, 1 800 puis finalement à 2 100 t/min, pour ne plus voir de feuilles dans les bennes. Mais à cette vitesse, les extracteurs aspirent un peu trop de jus.

Vidage

Le vidage à l'avant offre une bonne visibilité sur la manoeuvre. Le chauffeur peut opérer seul. Mais la machine doit être parfaitement d'aplomb et avancée au plus près de la benne. Pour cela, le chauffeur dispose d'une pédale d'approche qui freine le porteur à mesure qu'il la presse. Cette pédale manque toutefois de réactivité. Elle ne permet pas l'arrêt net de la machine. De plus, elle ne revient pas seule en place. Il faut la relever avec le pied. Sinon, le porteur reste légèrement freiné lorsqu'il reprend le rang.

Les trémies ne disposent pas de bavettes à leur extrémité. À plusieurs reprises lors de notre journée d'essai, du jus s'est écoulé entre la trémie et la benne ou sur le côté de la benne, le flux de vendanges étant trop large. De plus, lors de chaque vidange, du jus est projeté sur l'échelle solidaire de la trémie gauche. Il faudrait donc pouvoir se laver les mains à chaque fois que l'on remonte en cabine. Mais c'est impossible car le bidon lave-mains est placé au-dessus de la roue avant droite ! Résultat, le joystick et le volant collent aux doigts toute la journée !

La séquence des opérations du vidage - repli des rétroviseurs, levée des convoyeurs supérieurs, puis des trémies - est complexe. Elle a connu plusieurs dysfonctionnements. Le concessionnaire est intervenu pour la recalibrer.

Notons, sur le même sujet, que la séquence de mise en route des convoyeurs et des ventilateurs mériterait aussi un petit réglage : elle prend 10 secondes.

Sécurité

Les organes de récolte ne s'arrêtent pas lorsque le chauffeur quitte son siège. Il doit penser à le faire avant toute intervention sur la machine.

En cas de bourrage, pour enlever un morceau de souche sur le convoyeur haut, côté droit, par exemple, il faut contourner la rambarde de sécurité par l'extérieur, marcher sur la grille de protection - si frêle qu'elle ploie sous le poids du chauffeur - située au-dessus de la benne, puis escalader le capot moteur. Une opération périlleuse.

Le frein de parking s'actionne sur l'écran tactile. Problème, l'icône est petite, mal placée et ne saute pas aux yeux.

La position des feux arrière, fixés au bout d'une longue tôle rigide à hauteur de la tête, est à revoir. Le chauffeur peut facilement les accrocher ou se cogner la tête en faisant le tour de la machine. Sur le flanc des trémies, les feux de gabarit, tenus par des caoutchoucs souples - déjà craquelés - ont une espérance de vie très limitée.

Lavage

Nous n'avons pu assister au lavage de la machine. Selon les deux chauffeurs, l'opération est plus aisée que sur le précédent modèle. Il faut une heure et toujours un escabeau pour bien laver la machine. Un phare éclairant l'intérieur de la tête faciliterait le lavage de nuit.

Entretien

L'orifice de remplissage du carburant est placé en hauteur, à quelques centimètres du bord de la trémie gauche. Pour faire le plein, le chauffeur doit lever cette trémie et utiliser un escabeau. Le graissage automatique (notre machine n'en était pas équipée) est proposé en option.

Consultée au sujet des problèmes relevés par les utilisateurs ou rencontrés lors de notre prise en main, la société Grégoire nous informe qu'elle s'emploie à les résoudre.

Le bilan

Avantages : conduite assistée et confortable, vidage avant, faible consommation, 30 km/h sur route.

Inconvénients : direction à surveiller, toit fragile, feux de gabarit et arrière mal fixés, grilles de protection des vis de bennes pas solides, bidon lave-mains mal placé.

Fiche technique

- Marque : Grégoire.

- Modèle : G4.220 (sans égreneur).

- Moteur : Deutz, 4 cylindres, 123 ch.

- Trémies : 2 x 700 l.

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :