- 28 % C'est la baisse annoncée par la FEVS (Fédération des exportateurs de vins et spiritueux) de la valeur des exportations de vins de Bordeaux au premier semestre 2014, plombées par la Chine. « Le marché chinois ralentit, observe Philippe Code, du CIVB. 73 % de nos exportations vers ce pays sont des bordeaux et des bordeaux supérieurs. Les prix de ces vins n'ont pas baissé. Sur ce segment, c'est bien une baisse des volumes qui provoque cette chute des échanges. » Sur le segment des crus, les prix et les volumes sont en recul. « Ces chiffres comptables sont bien en deçà de la réalité, ajoute Christophe Reboul Salze, président du négoce bordelais The Wine Merchant, qui commercialise des grands crus en Asie et en Chine depuis plus de dix ans. Pour nous, la réalité, c'est la prise de commande. Et à ce niveau, la chute du marché chinois a été assez brutale. » Cette chute a deux causes selon lui. D'abord, la politique anticorruption lancée par le gouvernement limite désormais les cadeaux aux fonctionnaires, comme les vins et spiritueux. Ensuite, des importateurs ont constitué sans prudence des stocks qui doivent désormais trouver preneur. Une analyse confirmée par Philippe Code, qui pointe ce problème de surstockage dans des marchés neufs où des acheteurs enthousiastes ne sont pas forcément suivis par les circuits de distribution. Mais Bordeaux n'est pas seul à reculer. Le chiffre d'affaires de l'ensemble de la filière française des vins et spiritueux s'est élevé à 4,8 milliards d'euros sur les six premiers mois de l'année 2014, soit -7,3 % par rapport à la même période en 2013.