L'Association des rosés effervescents de Provence (Arep) travaille à la rédaction d'un cahier des charges pour un effervescent rosé en AOP. « Nous en sommes aux prémices, annonce Philippe Brel, administrateur au sein de l'association. Nous devons définir les conditions de production et d'élaboration de cette future appellation, ainsi que son lien au terroir. »
Cela fait plusieurs années que les producteurs provençaux cherchent à faire reconnaître ce nouveau produit, sans trouver le cadre juridique adéquat. Ce sera finalement celui de l'AOP. Pour autant, les opérateurs ne veulent pas entrer dans la catégorie des crémants, leurs conditions de production étant trop différentes.
« Une soixantaine de producteurs élaborent des rosés effervescents. Ils les revendiquent en vin mousseux de qualité supérieure sans identification de l'origine, poursuit Philippe Brel. Les quantités varient de 1 000 à 15 000 bouteilles suivant les opérateurs. » Selon l'Arep, ces vins représentent 5 % des volumes de rosés de Provence. L'obtention d'une AOP permettrait de grimper à 10 %, voire 15 % de la production.
La méthode d'élaboration est déjà bien établie. Avec l'appui du Centre du rosé de Vidauban (Var), les producteurs provençaux ont mis au point un procédé spécifique. Au lieu d'ajouter 24 g/l de sucre pour la seconde fermentation en bouteille, ils ajoutent du jus de raisin congelé à raison d'environ 10 % du volume d'effervescents produits. « Cette technique permet de récolter nos grenaches à maturité, entre 12,5 et 13°, sans augmentation de degré du vin lors de la prise de mousse, explique Nathalie Pouzalgue, du Centre du rosé. On peut aussi travailler les moûts, avec de la syrah congelée par exemple, pour apporter plus de fruité au vin. »
Mais le plus dur reste à faire : « Trouver la dénomination, indique Philippe Brel. En effet, l'utilisation du mot Provence nous obligerait à délimiter l'aire de production de ce futur effervescent à l'intérieur des appellations provençales et c'est un chantier long et complexe. »