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© C. FAIMALI/GFA
C'est un phénomène de société. Aujourd'hui, plus d'un Français sur deux possède un smartphone, selon le baromètre réalisé par la Mobile Marketing Association France, GFK et Médiamétrie. Cette année, il s'est vendu 17,5 millions d'unités de ces téléphones intelligents, soit trois mobiles sur quatre. La communauté vigneronne n'échappe pas à cette déferlante. Bien qu'il n'existe aucune statistique sur son taux d'équipement, on constate, sur le terrain, que de plus en plus de vignerons ont un smartphone dans leur poche. Et le sujet passionne.
Quand La Vigne a fait appel aux Vignerons indépendants de France et à Coop de France pour recueillir des témoignages d'utilisateurs, les réponses ont rapidement fusé. « Être président, vigneron, commercial, livreur, chef de famille... Difficile sans smartphone », nous a ainsi écrit Franck Alexandre, vigneron à Gigondas (Vaucluse) et président du syndicat de l'appellation. « Les Français ont cette image d'Épinal du vigneron, vivant au rythme de la nature, renchérit Pierre-Antoine Giovannoni, vigneron au château de la Viaudière, à Champ-sur-Layon (Maine-et-Loire). Certes, mais comme nos compatriotes, nous courons après le temps. Nous devons être efficaces. Le smartphone nous y aide. Il nous fait gagner un temps précieux et nous permet de mieux nous organiser. » En exemple, il cite l'application de cartographie et de navigation Google Maps. Avant une tournée chez ses clients, il entre leurs coordonnées dans l'application. Celle-ci calcule alors le trajet idéal pour se rendre de l'un à l'autre. Itinéraire que le vigneron peut même sauvegarder pour les tournées à venir. « La saisie des adresses exige un peu de patience, mais, une fois que c'est fait, on gagne un temps fou ! », assure Pierre-Antoine.
« Nos clients courent aussi après le temps, insiste Valérie Jourdan, au domaine de la Bastide Jourdan, à Bollène (Drôme). Aujourd'hui, il faut pouvoir leur répondre très rapidement. » Pour cette raison, elle a installé l'application myMail sur son smartphone. Elle reçoit ainsi tous ses mails en temps réel. « Un Suédois souhaitait des renseignements sur l'une de nos cuvées. Je lui ai répondu dans les minutes qui ont suivi. Autrefois, il aurait dû attendre que je sois à mon bureau, que j'ouvre mon ordinateur, que je réceptionne mes messages... »
Jean-Louis Bion, vigneron coopérateur à Lussac (Gironde), voit un autre avantage à ces mobiles de dernière génération. « Ils communiquent avec nos autres ordinateurs et/ou tablettes, observe-t-il. Nous avons ainsi toutes nos informations à jour : mails, contacts, agendas... sur l'ensemble de nos postes. C'est un sacré progrès ! »
Tous les vignerons ne font pas le même usage de leur smartphone. D'un côté, il y a les « geeks », qui en font une utilisation très poussée. Ils ont souvent une formation en informatique. C'est le cas de Jean-Louis Bion ou de Philippe Lejeune, vigneron à Cahors (Lot), qui vient de l'informatique industrielle. Avec son smartphone, il fait le suivi presque tout : de son vignoble grâce à des photos, des ventes au jour le jour en se connectant via internet à son logiciel commercial Prestashop, des stocks, des apports de raisins en cave au moment des vendanges... Les autres en ont un usage plus basique. Ils ont appris seuls, de manière intuitive.
À côté des applications courantes, des applications spécifiques à la viticulture font leur apparition. Ainsi, à la coopérative de Chassenay-d'Arce (Aube), Baptiste Martinot teste Mes p@rcelles Touch, qui lui permet d'enregistrer en temps réel les travaux qu'il réalise. D'autres viticulteurs ont astucieusement développé leur propre application ou trouvé une utilisation très professionnelle d'un système destiné d'abord au grand public. Ils vous font part de leur expérience dans les pages qui suivent.
