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VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Rosés Ruée sur l'IGP Pays d'Oc

MICHÈLE TRÉVOUX - La vigne - n°270 - décembre 2014 - page 66

La campagne a démarré en trombe pour l'IGP Pays d'Oc rosé. Sachant que les volumes sont en baisse, les acheteurs se sont rués sur le millésime. Les cours ont bondi de 20 %.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Fin novembre, le volume des transactions en IGP Pays d'Oc rosé est en hausse de... 85 % ! Pas moins de 580 000 hl ont déjà été contractualisés, contre 312 000 hl en 2013 à la même époque. Un record !

« L'an dernier, nous avons déjà eu du mal à faire la soudure entre les deux millésimes alors que la récolte était plutôt abondante. L'annonce de volumes en baisse cette année a enflammé le marché », analyse René Vergnes, courtier biterrois.

Cette tension était prévisible, la production s'y était préparée. « Nous travaillons en partenariat avec plusieurs gros metteurs en marché. Avant même les vendanges, nous étions informés de cette forte demande avec des prix qui s'annonçaient à la hausse. Les conditions pluvieuses à partir de la mi-septembre nous ont également incités à vinifier en rosé des merlots qui avaient du mal à mûrir. Nous avons donc accru notre production. Tout s'est vendu très vite, les acheteurs sont passés très tôt faire leur réservation », témoigne Anne Ravenel, directrice de la cave de Lédignan, dans le Gard. Cette coopérative a produit 44 000 hl (contre 38 000 hl l'an dernier) dont près de 25 000 hl en rosé.

Sous l'effet de cette forte demande, les prix se sont emballés. Pour être sûr de couvrir leurs besoins, les gros faiseurs ont rapidement proposé des tarifsen hausse : 90 €/hl, soit 19 % de plus qu'au début de la campagne précédente.

« J'ai eu du mal à faire passer cette augmentation. Certains de mes clients, qui négocient au centime près avec la grande distribution, n'ont pas voulu payer ce prix. Maintenant, ils vont avoir du mal à trouver des vins », confie un autre courtier.

Chez Moncigale, l'acheteur Pierre Martin confirme que ses clients accepteront difficilement cette envolée. « L'IGP Pays d'Oc conserve néanmoins un bon rapport qualité/prix en comparaison avec d'autres régions françaises. » Cette hausse représente un surcoût de 0,13 € par bouteille. Le consommateur suivra-t-il ? C'est tout l'enjeu de cette campagne.

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