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LOIN DU MUSÉE TRADITIONNEL, la Maison Brotte propose un parcours ludique avec des photos. PHOTOS : C. SARRAZIN
ÉCRANS, PHOTOS GÉANTES, cartographie : autant de moyens pour expliquer le travail de la vigne au visiteur.
THOMAS BERTRAND, responsable des ventes, devant des photos de cuves plus vraies que nature !
« Nous nous sommes inspirés des questions que posent nos visiteurs », lance Thomas Bertrand, le responsable des ventes directes de la Maison Brotte, à Châteauneuf-du-Pape, dans le Vaucluse. C'est ainsi que Laurent Brotte, le dirigeant de l'entreprise, a décidé de repenser le musée du vin créé par Jeanne, sa grand-mère, en 1972. « Elle est la première à avoir fait de l'oenotourisme dans le village, s'amuse Thomas Bertrand. Elle a alors réuni une collection de vieux outils dans le caveau de vente qui jouxte notre siège. »
Aujourd'hui, il ne reste rien de ce musée traditionnel. « Nous n'avons conservé que quelques objets, poursuit Thomas Bertrand. Nous souhaitions un lieu moderne, ludique et informatif. » La visite débute à l'étage, au-dessus du caveau de vente. Elle se fait à l'aide d'un audioguide disponible en français, anglais, allemand, chinois, russe et aussi portugais pour les clients brésiliens, de plus en plus nombreux.
« Les touristes nous demandent systématiquement si Châteauneuf-du-Pape est un grand, un premier ou un second cru classé, expose Thomas Bertrand. Mais ce genre de classement n'existe pas dans les Côtes-du-Rhône. C'est la raison pour laquelle nous avons créé un schéma qui explique nos appellations. » Il s'agit d'une pyramide dont les crus constituent le sommet et l'appellation côtes-du-rhône la base.
« Grâce à la technologie audio, nous avons pu alléger les textes », ajoute le responsable. Tout en circulant, les visiteurs découvrent sous leurs pieds un ruban bleu lumineux : le Rhône matérialisé par une fibre optique. Au sol, de part et d'autre de ses rives, figure le nom de chaque appellation. Un système ingénieux pour bien repérer les vignobles.
La Fiole du Pape, la marque emblématique de l'entreprise, bénéficie d'un espace à part. Il raconte la naissance de cette bouteille courbée sur le haut qui illustre la puissance du mistral dans la région. Cette bouteille est un modèle déposé par la Maison Brotte, plusieurs fois copié. À côté de l'original, les visiteurs découvrent plusieurs de ces copies récupérées par la maison.
Que veulent savoir les visiteurs ? « En quoi consiste le travail des vignes, le métier de vigneron et les méthodes d'élaboration de nos vins », détaille Thomas Bertrand. C'est la seconde étape de la visite. Au détour d'un couloir sombre, on pénètre dans une pièce baignée de lumière. Au mur, la photo géante d'une parcelle de Châteauneuf-du-Pape. Au sol, une photo de galets et d'argile rouge donne l'impression de marcher dans les vignes. « Dans cet espace, nous détaillons le travail de la vigne : le labour, la taille, les vendanges... » Toutes ces étapes sont illustrées par des photos fixées à des panneaux.
Le même principe visuel est utilisé dans la pièce attenante pour recréer l'ambiance de la cave. Des photos de cuves en Inox et béton ornent les murs. De vraies barriques y sont entreposées. Et le sol est en béton ciré. Pour un peu, on se croirait dans un chai ! Ici, on explique que le raisin est « un kit prêt à l'emploi » pour élaborer du vin.
La dernière pièce est une réplique du bureau de Laurent Brotte. « Le vigneron, c'est aussi un commercial ! », justifie Thomas Bertrand. Inauguré en avril, après trois mois de travaux, le musée Brotte accueille 2 500 visiteurs par an. Cet été, la fréquentation a augmenté. Le bouche-à-oreille a bien fonctionné.
