ImprimerJe tiens à réagir à l'article « La guerre des clones a commencé », paru dans votre rubrique Autant le dire en février. Nous avons assez de guerres pour ne pas en créer une nouvelle. Que l'on préserve nos meilleurs plants issus de nos massales, OUI ! Cela permettra de concrétiser de nouvelles recherches en vue d'autres sélections clonales.
Le vigneron, depuis des décennies, avec ses repères personnels qui ne sont pas toujours d'un bon aloi, puisait ses greffons dans sa vigne massale avec des résultats subjectifs et pourvus de viroses. Il reproduisait automatiquement des plants moins qualitatifs, préjudiciables à la qualité de son vin.
Et maintenant, parlons clones ! C'est un travail de longue durée. Il faut repérer les meilleurs plants à trois stades différents dans l'année et cela pendant trois ans. Ensuite, on prélève ceux qui correspondent aux meilleurs critères de qualité. Puis on multiplie chaque plant pour en faire douze qui seront plantés dans un terrain neuf pour être cultivés uniformément. À la vendange, chaque sélection sera vinifiée à part. Après un élevage identique, chacun de ces clones potentiels, sera dégusté par des professionnels. Ce travail sera répété pendant douze à quize ans afin de voir le comportement de chaque clone face aux aléas climatiques. Enfin, les meilleurs plants subiront des tests virologiques, avant d'être plantés dans une vigne mère qui produira les sarments à greffer, lesquels seront multipliés pour apporter une promesse de grand vin.
Pour augmenter la qualité d'un vin, il faudra planter une mosaïque de clones. Cela reviendra à refaire une massale de clones, en ayant éliminé les plants sans intérêt. J'espère par cette explication, avoir évité la guerre des clones.
PS : je me dois de rendre hommage à M. Raymond Bernard qui fut l'initiateur de la sélection clonale.
