Imprimer
TYPHLODROME en train de manger un acarien jaune. © C. WATIER
L'an passé, la chambre d'agriculture du Rhône a mesuré l'impact sur les typhlodromes de différents insecticides visant la cicadelle de la flavescence dorée.
Comparaison de quatre stratégies. Dans une parcelle située à Lucenay, en zone de lutte obligatoire, elle a comparé les programmes suivants :
- deux traitements à base de pyréthrinoïde (Karaté Zéon),
- deux traitements à base d'organophosphoré (Reldan 2M)
- un traitement à base de pyréthrinoïde (Karaté Zéon) suivi d'un Luzindo (thiaméthoxam + chlorantraniliprole),
- deux traitements au Pyrévert, le seul produit autorisé en bio.
Les expérimentateurs ont appliqué ces produits à leur dose homologuée avec un pulvérisateur à dos. Ils ont réalisé le premier traitement le 4 juin, et le deuxième 14 jours plus tard.
« Il s'agit d'une parcelle bien pourvue en typhlodromes, qui n'a pas reçu d'acaricides depuis vingt ans », précise Caroline Le Roux, de la chambre d'agriculture du Rhône. Effectivement, lors du premier comptage, réalisé le 30 avril, 90 % des feuilles étaient occupées par au moins un typhlodrome. La veille du premier traitement, le 3 juin, ce taux était de 79 %. Qu'en est-il après les traitements ? La première application a provoqué une baisse de 44 à 79 % des populations selon les modalités. Cet effet s'est aggravé après la deuxième application, notamment pour la modalité « tout pyréthrinoïde ».
En fin de saison, seulement 16 % des feuilles sont occupées dans les vignes traitées aux pyréthrinoïdes. Le comptage a été effectué le 23 septembre. Il montre que les populations sont revenues à un niveau satisfaisant avec les autres insecticides : 77 % de feuilles occupées dans la modalité « tout organophosphoré », 52 % dans la stratégie mixte pyréthrinoïde + Luzindo et 73 % dans la stratégie bio.
« La stratégie tout pyréthrinoïde pénalise fortement les typhlodromes. Dans le cadre de la lutte contre la cicadelle de la flavescence dorée, il est important de ne pas passer deux fois de suite le même insecticide et de varier les familles chimiques », indique Caroline Le Roux.
Cet essai sera poursuivi en 2015 pour évaluer l'effet des applications répétées d'insecticides sur les typhlodromes et pour voir si des populations résistantes aux pyréthrinoïdes apparaissent ou pas.
