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DOSSIER - Languedoc Roussillon : la santé retrouvée

Thierry Rodriguez, vigneron-négociant dans l'appellation Faugères « Un faugères à 85 euros la bouteille, cela se vend »

La vigne - n°275 - mai 2015 - page 23

Visant le haut de gamme, ce vigneron héraultais privilégie la vente à l'étranger, où les consommateurs se montrent moins sensibles à la hiérarchie théorique des appellations.
Thierry Rodriguez © P. PARROT

Thierry Rodriguez © P. PARROT

Thierry Rodriguez a démarré sur 2 ha en 1998, à Laurens (Hérault), dans l'appellation Faugères. Puis il a progressivement agrandi son vignoble, Mas Gabinèle, pour atteindre 18 ha. Une taille qu'il ne souhaite pas dépasser pour continuer à maîtriser dans le détail la culture de ses vignes tout comme l'élaboration de ses vins.

Positionnement haut de gamme

Ce vigneron s'est d'emblée positionné sur le segment haut de gamme : des vins de propriétaire, très bien travaillés, destinés à une clientèle de connaisseurs. Aujourd'hui, il vend la totalité de sa production en bouteilles, essentiellement à l'export. Il a aussi développé une activité de négoce en bouteille avec sa société Prieuré Saint-Sever.

« En dégustation à l'aveugle, mes vins soutiennent la comparaison avec des vins prestigieux, issus d'autres régions, vendus beaucoup plus cher. Il faut donc trouver une clientèle qui fasse abstraction de l'appellation. Sur le marché français, je n'y arrive pas. L'image du Languedoc ne permet pas encore d'atteindre la valorisation que j'obtiens à l'export », assure-t-il.

Une bonne réputation à l'étranger

Hors de nos frontières, le Languedoc a bien meilleure presse, et Thierry Rodriguez valorise l'ensemble de sa production dans une fourchette de prix de 12 à 30 euros la bouteille, prix consommateur. Il vend même 80 % de sa cuvée haut de gamme en primeur. Fort de ses bons résultats, il poursuit sa montée en gamme. Depuis trois ans, il a lancé une nouvelle cuvée, « Inaccessible », toujours en AOC Faugères, qu'il vend 85 euros la bouteille. Il ne produit que 800 à 2 800 cols par an, selon les millésimes, un volume limité qui trouve des acquéreurs. « Quand j'ai commencé en 2001 à vendre mon faugères "Rarissime" à 30 euros la bouteille, nous n'étions pas nombreux à valoriser des cuvées de cette appellation à ce niveau de prix. Aujourd'hui, une dizaine de vignerons sont à ce tarif. Cela a créé une saine émulation. » En 2013, il a investi 1,5 million d'euros dans une cave de 700 m2, incluant un chai d'élevage, des bureaux et un caveau. À n'en pas douter, le Languedoc, il y croit.

L'essentiel de l'offre

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