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DOSSIER - Flavescence dorée : un parasite qui coûte cher

Alain Carrère, viticulteur à Caudiès-de-Fenouillèdes (Pyrénées- Orientales), 27 ha de vignes en bio « J'ai dû arracher 1,2 ha de cabernet- sauvignon »

La vigne - n°276 - juin 2015 - page 20

 © F. EHRHARD

© F. EHRHARD

Au domaine de Majas, Alain Carrère, vigneron dans les Pyrénées-Orientales, a touché du doigt le caractère explosif de la flavescence dorée ! À l'automne 2014, il a dû arracher une parcelle de 1,2 ha de cabernet-sauvignon contaminée à plus de 35 %. « En 2013, je n'y avais trouvé que quelques ceps atteints que j'ai aussitôt arrachés », explique ce viticulteur installé dans les Pyrénées-Orientales. Dans une autre parcelle de 1,6 ha de cabernet franc, il a dû arracher trois cents pieds. La maladie est connue dans sa commune depuis qu'un gros foyer a été découvert il y a vingt ans. Mais elle s'était faite discrète. Sur ses 27 ha en bio, Alain Carrère est resté malgré tout vigilant. Il réalise trois applications de Pyrévert, conformément à l'arrêté de lutte obligatoire, et prospecte ses vignes. Les autres domaines le font-ils tous autour de lui ? Difficile à savoir, car il n'y a ni contrôle des traitements, ni prospection collective. « Nous avons aussi des friches qui entretiennent les populations de cicadelles. » Ses vins sont valorisés en bouteilles à un prix moyen départ cave de 4 €/col. Son cabernet sauvignon produisait 80 hl/ha, soit 12 800 cols sur 1,2 ha. « Ces volumes vont me manquer pour servir mes clients, et je vais perdre du chiffre d'affaires. Heureusement, de nouvelles vignes entrent en production, cela va m'aider à m'en sortir. Mais c'est un coup dur ! » Cet hiver, sa charge de travail a été élevée. « À trois personnes, enlever le palissage dans la parcelle à arracher nous a pris une semaine, plus une demi-journée pour labourer et une autre pour sortir et brûler les souches. » Il a aussi dû complanter 400 ceps, une tâche qui a mobilisé quatre personnes durant cinq jours. « Je ne prévois pas de replanter ma parcelle tout de suite. C'est trop risqué, je vais attendre que la maladie se calme. Mais, pour cela, nous devons prendre conscience de la situation et nous mobiliser collectivement ! », affirme le vigneron. Il espère aussi que d'ici là, il pourra bénéficier d'aides à la restructuration.

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