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VIGNE

Un Caval polyvalent

MARTIN CAILLON - La vigne - n°276 - juin 2015 - page 52

La Vigne a essayé, mi-mai, le nouvel enjambeur trois roues pour vignes étroites Caval Evo, de GRV. L'engin, maniable et polyvalent, offre une visibilité idéale pour le travail du sol.
L'enjambeur Caval Evo trois roues double rang est disponible en version 75 ch (photo) ou 100 ch.  Prix : de 79 500 euros (75 ch, sans cabine), à 103 800 euros (100 ch, avec cabine climatisée). PHOTOS : M. CAILLON

L'enjambeur Caval Evo trois roues double rang est disponible en version 75 ch (photo) ou 100 ch. Prix : de 79 500 euros (75 ch, sans cabine), à 103 800 euros (100 ch, avec cabine climatisée). PHOTOS : M. CAILLON

Cabine ouverte, Gilles Morat surveille les outils à l'oeil et à l'oreille.

Cabine ouverte, Gilles Morat surveille les outils à l'oeil et à l'oreille.

Le chauffeur, depuis le joystick, commande le fonctionnement des porte-outils, le dévers et les PDF hydrauliques. Le frein de parking, le potentiomètre et la poignée des gaz sont situés sur la console, devant l'accoudoir.

Le chauffeur, depuis le joystick, commande le fonctionnement des porte-outils, le dévers et les PDF hydrauliques. Le frein de parking, le potentiomètre et la poignée des gaz sont situés sur la console, devant l'accoudoir.

Gilles Morat a modifié la position de la pédale d'avancement. Placée à l'origine au niveau du plancher, elle limitait la course du relevage des interceps. Située plus haut, elle est aussi plus accessible pour les conducteurs à petites jambes.

Gilles Morat a modifié la position de la pédale d'avancement. Placée à l'origine au niveau du plancher, elle limitait la course du relevage des interceps. Située plus haut, elle est aussi plus accessible pour les conducteurs à petites jambes.

Le porte-outils central accueille une paire de lames Clemens. Leur relevage peut se faire de manière indépendante ou groupée.

Le porte-outils central accueille une paire de lames Clemens. Leur relevage peut se faire de manière indépendante ou groupée.

Le Caval Evo, en configuration pulvé, reçoit deux cuves de 250 l. Montées sur le jambage, elles ont été étudiées pour pouvoir utiliser les porte-outils simultanément.

Le Caval Evo, en configuration pulvé, reçoit deux cuves de 250 l. Montées sur le jambage, elles ont été étudiées pour pouvoir utiliser les porte-outils simultanément.

L'an passé, Gilles Morat s'est offert le nouvel enjambeur Caval 3.3 Evo de GRV. Ce viticulteur cultive en AOC Pouilly-Fuissé et Saint-Véran six hectares de vignes à Vergisson, en Saône-et-Loire, à quelques battements d'aile de la Roche de Solutré. Il a opté pour un modèle de 75 ch, avec une cabine avant ouverte qu'il équipe, selon la saison, d'une paire d'interceps Clemens, pour entretenir le cavaillon, d'une cellule de pulvérisation GRV traitant cinq rangs en face par face, et/ou d'une écimeuse Provitis rognant un rang complet. « J'ai choisi ce modèle pour sa polyvalence. Il a beaucoup de qualités », assure le viticulteur, après deux cents heures de travail sur son nouvel engin.

Le 12 mai dernier, Gilles Morat nous a reçus pour une prise en main de son enjambeur équipé pour le travail du sol. Il nous a invités à le suivre dans une vigne en très légère pente, au sol argilocalcaire, meuble et parsemé de caillous. Le tracteur est pourvu de la paire d'interceps, installée en position centrale, sous la cabine, et de deux efface-traces à trois dents à l'arrière. La voie variable de l'engin a été réglée pour évoluer dans la parcelle, plantée à 1,10 m de largeur. La cabine étant dépourvue de portes, nous nous hissons facilement à bord. Avantage : la visibilité sur les interceps est excellente. Il suffit de se pencher légèrement à droite ou à gauche pour voir ces outils. Inconvénient: il faut porter une combinaison et un masque lors du traitement.

Première impression : le siège pneumatique, recouvert d'un skaï solide, offre un confort assez sommaire. Le frein de parking étant enclenché - condition requise pour démarrer -, nous lançons le moteur. Inverseur orienté vers l'avant, la main droite sur le joystick et le pied sur la pédale, nous commandons la descente simultanée des interceps et nous nous engageons dans le rang.

Sur les conseils du viticulteur, le moteur, tourne à 1 200 tr/min, un régime suffisant pour travailler sur terrain plat avec des lames. Nous avançons avec prudence, à un peu plus de 2 km/h. Les lames Clemens, pourvues d'ailettes, nettoient efficacement la ligne des souches sur 4 à 5 cm de profondeur. Il faut rester vigilant : l'axe des interceps frôle les pieds de vigne, réglage adapté pour que les lames agissent efficacement. « Dans un vignoble étroit, il est primordial d'avoir une bonne visibilité sur les outils », commente Gilles Morat, à nos côtés.

Rassurés, nous accélérons progressivement la cadence, entre 3 et 4 km/h, en tournant légèrement le potentiomètre, situé sur la console au bout de l'accoudoir. Parvenus à la fin de la rangée, nous remontons les porte-outils au maximum, soit de 25 cm. « C'est un peu juste dans les parcelles accidentées, il leur faudrait 15 cm de course supplémentaire. Je dois parfois relever l'arrière du tracteur en jouant sur les vérins de correction d'assiette pour sortir de certains rangs », remarque le viticulteur. Effectivement, au bout du rang suivant, en léger surplomb par rapport à la tournière, les lames effleurent le sol bien qu'elles soient en butée haute. Le tracteur trois roues, en revanche, tourne dans un espace réduit. Doté d'un rayon de braquage de 3 m, Gilles Morat apprécie. « Certaines de mes parcelles ont des chaintres [tournières, NDLR] d'à peine plus de 4 m de large. » La correction de dévers, par ailleurs, dotée d'une course de 300 mm, stabilise et sécurise l'engin.

Nous poursuivons ainsi le binage, en plein air, les yeux rivés sur les outils. Des fils releveurs - encore abaissés en cette saison - s'accrochent de temps à autre aux ailettes fixées sur les lames. Il faut descendre du tracteur pour les en extirper. Petit inconvénient, côté droit, l'accoudoir au bout duquel sont fixées les commandes ne se relève pas. « On ne peut pas descendre de ce côté », déplore Gilles Morat.

Essayé dans des conditions idéales, le Caval nous fait rapidement bonne impression. Après deux heures et demie de travail, dont une passée aux commandes de l'engin, le GRV trois roues se révèle un bon outil pour un travail du sol léger, ce que confirme son principal utilisateur. Toutefois, pour les travaux du sol plus profonds, il a préféré conserver son vieux tracteur trois roues Jacquet, équipé de décavaillonneuses.

Pour le reste, Gilles Morat apprécie de pouvoir à la fois travailler le sol, rogner ou traiter avec le même engin. Il est satisfait des performances de son nouveau pulvérisateur à jets portés cinq rangs. « Mon précédent appareil, un pendillard à jets projetés, était un peu juste. Le nouveau, doté d'une petite turbine sur chaque descente, atteint mieux le coeur de la végétation. » Par ailleurs, ces turbines ne requièrent que 12,5 ch de puissance. Dans ses conditions, le 75 ch Kubota se révèle extrêmement sobre. Gilles Morat a fait ses comptes : le Caval Evo consomme 3,4 litres de GNR en moyenne par heure (4,5 l/h en traitant, 2,5 l/h en travail du sol).

Une ligne de tracteurs renouvelée

La nouvelle gamme Caval, de GRV, se compose de trois tracteurs : deux modèles trois roues double rang à voie variable Caval 3.3 Evo, avec une cabine avant, et Caval 3.3 CR, avec une cabine arrière, et le tracteur monorang à voie fixe Laboureur Evo. Le Caval 3.3 est pourvu d'un moteur Kubota de 75 ou 100 ch. Il peut être équipé, en option, de quatre roues arrière montées sur un essieu bogie ou de deux chenilles. Le 3.3 CR, à cabine arrière, est disponible en version 100 ch seulement. Il dispose d'une hauteur sous poutre de 2 400 mm. Le Laboureur, enfin, est entraîné par un moteur Kubota de 75 ch et se décline en version deux roues motrices arrière ou quatre roues motrices. La hauteur sous poutre est adaptable à la commande (1 550 m à 1 850 mm). Tous les modèles Caval reçoivent, en option, une cabine chauffée, climatisée et pressurisée de niveau classe 4.

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