« Suspicion »

Je tiens à réagir à votre article « Ils travaillent en bio sans revendiquer le label », paru dans le numéro de juin. Quelques points méritent réponse. S'il est vrai que certains clients avaient des réticences sur la qualité de certains vins bios « historiques », ce n'est que rarement le cas aujourd'hui. D'autant que des vins à fortes notoriétés ont franchi le pas. Des vins non bio peuvent ne pas avoir de résidus. Évidemment. Mais qu'en est-il des toxicités pour ceux qui appliquent des mélanges avec des produits phytosanitaires « performants ». Et qu'en est-il des métabolites du glyphosate et d'autres pesticides que l'on retrouve dans nos nappes phréatiques ? Le coût de la certification est un faux problème. Il est bien inférieur au coût des subventions européennes liées au passage et au maintien en bio. La possibilité d'utiliser des traitements « conventionnels » en cas de forte pression est une inquiétude de... conventionnels. Le soufre et le cuivre, bien employés, ont de très bons résultats. Au-delà, une certification bio est une garantie pour le consommateur. Et tous les « bruits » qui brouillent le message sont nuisibles pour tous. Ainsi, il y avait jadis ceux qui achetaient du « champagne sans étiquette » ou du vin de table « qui venait d'un grand château ». Maintenant, des producteurs ou vendeurs expliquent à leurs clients (voire à des journalistes) qu'ils distribuent des vins bio « mais sans label». Tous ces discours ne font qu'induire une juste suspicion chez des consommateurs intelligents. Nous produisons des vins d'appellations parce que nous voulons faire savoir que notre démarche est qualitative. Et des vins certifiés bio pour prouver notre démarche environnementale. C'est simple. C'est clair. Et la simplicité et la clarté génèrent la confiance. C'est ce qu'il y a de mieux pour tous les échanges... même amoureux !