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VIGNE

Vallée du Rhône Flavescence dorée. Des cicadelles analysées

CHRISTELLE STEF - La vigne - n°277 - juillet 2015 - page 36

À l'aide d'un aspirateur, la CAPL capture des cicadelles qu'elle fait analyser pour savoir si elles sont contaminées par la flavescence dorée. Son but : anticiper l'arrivée de la maladie dans les zones indemnes.
PRÉLÈVEMENT PAR ASPIRATION des cicadelles dans le feuillage de la vigne. © GROUPE CAPL

PRÉLÈVEMENT PAR ASPIRATION des cicadelles dans le feuillage de la vigne. © GROUPE CAPL

LA CAPL (COOPÉRATIVE AGRICOLE PROVENCE LANGUEDOC) s'implique fortement dans la lutte contre la flavescence dorée. Elle propose d'étudier les cicadelles qui peuplent les vignes de ses clients pour savoir si elles sont porteuses ou non de la maladie. L'objectif : anticiper l'apparition de la flavescence dorée dans les communes qui en sont exemptes. « Si une cicadelle porteuse de la flavescence dorée pique une vigne et la contamine, on ne verra les symptômes que l'année suivante. Le suivi que nous proposons permet aux viticulteurs et aux services officiels de réagir plus vite. En effet, en cas de découverte de cicadelles contaminées dans une zone indemne et non couverte par la lutte obligatoire, nous avertirons immédiatement la Draaf qui prendra les mesures adéquates », explique Thierry Favier, du service agronomique de la CAPL.

Concrètement, comment se passe le suivi ? Un technicien de la CAPL parcourt les vignes avec une sorte d'aspirateur qui capture les insectes logés dans les ceps. Le technicien dénombre alors les cicadelles qu'il a attrapées et précise leur stade larvaire. Il dresse également l'inventaire des autres insectes pris au piège (cicadelles vertes, auxiliaires...). Ensuite il envoie les cicadelles dans un laboratoire indépendant qui analyse leur ADN afin de voir si elles hébergent la flavescence dorée. Le viticulteur obtient l'inventaire des insectes dans les 48 heures, puis l'analyse ADN dix à quinze jours plus tard.

Cette méthode nécessite encore des mises au point. « Nous n'avons qu'un an de recul, mais le procédé semble fonctionner », assure Thierry Favier. En tout cas, elle a séduit la coop Les Vignerons de Canteperdrix. Située à Mazan (Vaucluse), au pied du mont Ventoux, celle-ci a signé un contrat pour le suivi de six parcelles cette année. Mazan est indemne de flavescence dorée et n'est pas dans un périmètre de lutte obligatoire. « Mais Carpentras qui nous jouxte est en lutte obligatoire. Et à dix kilomètres au nord se trouve la commune du Barroux où a été découvert un foyer. Comme nous nous trouvons sous le vent dominant du Barroux, il est possible que des cicadelles contaminées arrivent chez nous. Si cela se produit, nous voulons le savoir en temps et en heure pour pouvoir traiter préventivement. C'est d'autant plus important que, sur les 800 ha de la cave, 120 sont conduits en bio. Or, la lutte contre la flavescence en bio est plus délicate, et cela pourrait remettre en cause la certification », justifie Bruno Bagnol, le vice-président de la coop.

La CAPL propose également son service dans les zones de lutte obligatoire. Là, l'objectif est de vérifier l'efficacité des traitements insecticides. Un bon complément aux comptages réalisés par la Fredon. Le coût de ce service est un forfait de 80 € HT + 20 € HT par aspiration et par parcelle suivie. L'analyse ADN étant, quant à elle, encore expérimentale, la CAPL ne la facture pas.

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