Constat Carburant. Consommer moins

Augmenter le débit de chantier et travailler avec la prise de force en mode éco sont deux paramètres qui permettent de consommer moins de carburant.

DE 2009 À 2014, L'IFV PÔLE SUD-OUEST A MESURÉ LA CONSOMMATION de huit catégories d'équipements - cultivateur, effeuilleuse, épampreuse, etc. -, attelés à deux tracteurs vignerons : un John Deere 5080 GV (85 ch) et un Landini Rex 95 F (95 ch). Pour cela, il a installé un débitmètre à gasoil sur le circuit d'alimentation en carburant.

Résultat : la consommation, pour un même type de matériel, dépend de la technologie. Ainsi, un pulvérisateur à jet porté utilise moins de carburant qu'un pneumatique. « Mais la différence - inférieure à 7 % - n'est pas énorme », indique Christophe Gaviglio, qui a conduit l'essai. De même, une effeuilleuse à couteaux est plus économe qu'une pneumatique. « C'est un critère que l'on peut prendre en compte à l'achat, mais ce n'est pas forcément celui qui prime », précise l'expert.

Autres paramètres : les réglages, et notamment la vitesse de travail. « Quand on augmente la vitesse, on augmente la consommation instantanée, mais comme on passe moins de temps dans la parcelle, on réduit la consommation à l'hectare. Aller plus vite est donc un conseil que l'on peut donner dans la mesure où l'on ne dégrade pas la qualité du travail. C'est possible avec une tondeuse, un broyeur et même un pulvé, à condition de rester dans la limite de 5 à 7 km/h », note Christophe Gaviglio.

Travailler avec la prise de force en mode économique est aussi un moyen de baisser la facture. La dépense est d'autant plus faible que l'on travaille avec un tracteur puissant disposant d'un couple élevé à bas régime. Les gains ont oscillé entre 25 et 34 % avec le Landini Rex et entre 3 et 13 % avec le John Deere. Autre paramètre à souligner : le raisonnement des interventions. On peut alléger la dépense en espaçant les traitements si la pression parasitaire le permet et en adaptant ses réglages à la hauteur de la végétation. Ainsi, en réduisant la vitesse d'air à la sortie de la turbine en début de saison, on peut gagner jusqu'à 27 % de carburant avec un appareil à jet porté et 18 % avec un pneumatique.

Enfin, l'écoconduite est un autre levier important pour économiser le carburant. L'objectif est d'éviter les surconsommations liées à un régime moteur inutilement élevé. « La part de carburant utilisée juste pour déplacer le matériel peut représenter de 40 à 80 % du total consommé », insiste Christophe Gaviglio.