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Autant le dire

« Les conseilleurs ne sont pas les payeurs »

Lu sur le blog du Château de Sauvage (Landiras, Gironde) - La vigne - n°280 - novembre 2015 - page 4

Je voudrais faire prendre conscience d'un phénomène [...] de plus en plus présent dans le monde oenomédiatique concernant la prescription sur les profils souhaitables des vins de Bordeaux. [...] Ainsi, il serait de bon ton de laisser parler le terroir en laissant prospérer les levures naturelles, bonnes par essence puisque naturelles [...]. Les levures « naturelles » sont populaires dans le public uniquement parce que le mot « nature » est accolé au mot levure. Mais si on vit dans les chais et qu'on a un peu de recul, on sait qu'une fermentation de raisins très mûrs avec forcément une petite fraction altérée (on a rarement l'un sans l'autre) conduit à un développement de levures qui produisent des arômes dit « d'écurie » qui sont rejetés par la clientèle éclairée. Les levures sélectionnées et lyophilisées révèlent le potentiel du RAISIN, celui qu'on a bichonné toute une saison et qui, lui, donne le goût au vin. [...] Autre point : le vin et le bois ! Halte aux échardes dans le vin ! ai-je entendu à la remise des trophées des Graves. Certes oui, le goût de planche est rebutant et personne n'aime lécher le plancher (sauf en cas de perversion très rare). Mais notons que dans le Guide Hachette et dans bien d'autres guides, concours et trophées, les vins primés sont très souvent marqués « positivement » par un élevage en barrique. Et oui, les vins dits « fruités », peu ou pas boisés, plaisent, mais seront très rarement préférés lors d'une dégustation à l'aveugle à un vin bien charpenté, alliant aux arômes de fruits ceux de l'élevage en fût (toasté, vanille, réglisse, etc.). Il y a un côté bluffant avec l'élevage sous bois qu'on peut difficilement obtenir en cuve [...].

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