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VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Effervescents Forte hausse en crémant de Loire

PATRICK TOUCHAIS - La vigne - n°280 - novembre 2015 - page 88

Les prix des raisins et des moûts viennent de progresser de 16 %. La production se frotte les mains. Le négoce redoute de perdre des parts de marché.

Début de campagne sur les chapeaux de roue pour le crémant de Loire. Près de 40 000 hl de moûts et de raisins se sont échangés, soit 5 % de plus que l'an dernier. Quant aux prix, ils ont progressé de 16 %.

Le négoce s'est rapidement mis en quête de produit. « J'ai eu des demandes dès le début de l'été, confie un vigneron. Comme les rendements étaient bons, j'ai pu vendre une partie de ma récolte. Côté prix, je n'ai rien eu à négocier. Ils ont augmenté d'un coup. Mais nous vendions le crémant le moins cher de France. C'est donc satisfaisant. Cela encourage des vignerons à se lancer dans le crémant. À côté de chez moi, des collègues s'y sont mis, alors qu'ils vendaient du saumur mousseux ou du rosé d'anjou. »

En effet, l'ODG a recensé 25 producteurs de plus cette année sur quelque 650 déclarants.

« Pour assurer ses approvisionnements, un opérateur a initié une politique de prix à la hausse. Les autres ont subi », indique la courtière Christine Touron, de Distre (Maine-et-Loire). Subi et suivi. Aucun hectolitre de moût ne s'est échangé sous la barre des 150 € et le prix moyen 2015 s'établit à 165 €/hl contre 142 €/hl l'an dernier. Même tendance en raisin, avec le franchissement de la barre symbolique de 1 €/kg. Les contrats ont été enregistrés par InterLoire à un prix moyen de 1,03 €/kg contre 0,89 €/kg en 2014.

Les négociants doivent répondre à des marchés en croissance. Et « ils ont besoin de se constituer un peu de stock », précise la courtière. Les sorties de chais ont doublé en dix ans, s'élevant à plus de 113 000 hl sur une année arrêtée fin juillet 2015, dont près de 88 000 hl pour le négoce.

Reste que le niveau actuel des prix en alarme plus d'un. « On a une appellation qui fonctionne bien. Mais, on joue à un jeu dangereux. Je ne suis pas sûr que nos clients nous suivent. Les gros marchés du crémant de Loire sont la grande distribution en France et l'Allemagne. Ce ne sont pas des acheteurs à qui on impose des hausses fortes », souligne Bernard Jacob, directeur général d'Ackerman, et président des négociants.

Une satisfaction tout de même pour Bernard Jacob : « On a trouvé ce dont on avait besoin », dit-il.

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