Imprimer
« Ce n'est pas le feu ! », lance Vincent Ratz, le directeur de Louerion Terres d'Alliance, à Cucuron (Vaucluse), une coopérative qui produit 50 000 hl dont près de 40 % en IGP Méditerranée. Après une saison 2014-2015 sur les chapeaux de roue, la campagne en cours s'annonce moins tonitruante. Les volumes d'IGP Méditerranée rosé échangés, entre le 1er août et le 30 novembre 2015, ne sont que de 25 426 hl, contre 41 257 hl à la même époque l'an passé, soit un recul de 38 %.
« Les acheteurs ne se précipitent pas, hormis ceux qui ont des marques, poursuit Vincent Ratz. Il y a encore du stock de 2014, vendu au négoce, mais non retiré à la propriété. » Dans la Drôme, un président de coopérative confirme : « Nous avons produit 2 000 hl d'IGP Méditerranée rosé en 2014 que nous avons vendus en quatre lots. À ce jour (7 décembre, NDLR), seul un des quatre a été retiré ! »
« L'an passé, au regard des faibles stocks et de la demande soutenue sur le rosé, les transactions sont allées très bon train », rappelle Thierry Icard, président d'InterMed, l'ODG de la dénomination. Au point que certains acheteurs semblent avoir eu plus gros yeux que grand ventre !
La campagne en cours constitue un retour à la normale. Les acheteurs sont d'autant moins impatients que le millésime 2015 est de bonne qualité. Ils rechignent aussi à mettre la main au porte-monnaie. « La production réclame 90 €/hl. Cela ne nous incite pas à nous positionner, pointe un négociant qui préfère conserver l'anonymat. D'autant qu'on trouve des IGP Pays d'Oc rosés à moins de 90 €/hl et d'une qualité supérieure. Le marché est devenu concurrentiel. »
Pour autant, Thierry Icard ne s'inquiète pas. « La récolte 2015 est inférieure de 15 à 20 % à celle de l'an passé, souligne-t-il. Elle devrait se situer aux alentours de 450 000 hl, ce qui correspond à notre potentiel de commercialisation. »
Un argument en faveur d'une consolidation des cours, même si les transactions se sont opérées à 86,90 €/hl en ce début de campagne, soit 3 €/hl de moins que l'an dernier. Reste à savoir s'il sera entendu par le négoce.
