Sous l'effet d'une troisième petite récolte consécutive, estimée à 1,02 million d'hectolitres (Mhl) - contre 1,1 à 1,2 Mhl en moyenne -, les cours du vrac crèvent leurs plafonds historiques. Au 31 octobre, la mercuriale interprofessionnelle faisait état de lots de gewurztraminer du millésime 2014 vendus à 3,77 €/l (+ 25 % sur un an), de pinot noir à 3,24 €/l (+ 8 %) et de riesling à 2,49 €/l (+ 16 %). Sylvaner, pinots gris et blanc étaient sur la même dynamique. Plus fort encore : les prix du nouveau millésime pulvérisent ces records. « J'ai cédé du pinot blanc à 2,60 €/l et du riesling à 2,80 €/l. C'est le double du prix qui était recommandé pour le kilo de raisins », témoigne un viticulteur bas-rhinois. La forte demande émane de gros opérateurs qui n'ont pas rentré les volumes de raisins espérés. « Le marché est d'une extrême nervosité. Les prix changent presque tous les jours. Je n'ai jamais connu cela », commente un professionnel sous couvert d'anonymat. « Ces cours très élevés entraîneront l'abandon de marchés de premiers prix », signale Claude Freyermuth, président du syndicat des courtiers en vins d'Alsace.