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ACTUS - RÉGIONS

Bordeaux Rendements insuffisants

COLETTE GOINÈRE - La vigne - n°283 - février 2016 - page 10

Les bas rendements pénalisent la viticulture bio bien plus que les coûts de production. Les viticulteurs cherchent des solutions.
Anne-Lise Gougeon, présidente du Syndicat des vignerons bio. © ETT-PICTURE

Anne-Lise Gougeon, présidente du Syndicat des vignerons bio. © ETT-PICTURE

La chambre d'agriculture de la Gironde a analysé les coûts de production des vins conventionnels et des vins bio. Il ressort de son étude qu'ils sont assez proches : 9 600 €/ha en conventionnel contre 10 700 €/ha en bio, en 2015, vinification incluse. Cependant, alors que les viticulteurs conventionnels ont récolté 50 hl/ha, les bios n'ont rentré que 40 à 45 hl/ha, un écart qui aggrave le surcoût en bio.

Bernard Gorioux, qui exploite 25 ha en bio à Coutures-sur-Dropt (Gironde) en convient. « Il nous manque en moyenne 10 hl/ha par an, d'une part à cause de la difficulté à maîtriser les attaques de mildiou et de black-rot et, d'autre part, à cause de la concurrence entre l'herbe et la vigne », explique-t-il.

Comment s'en sortir ? Bernard Gorioux, qui est aussi président de la coopérative des Coteaux d'Albret (75 adhérents, 60 000 hl dont 10 % de vins bio) a son idée : valoriser le prix des vins bio. « Nous avons convaincu quelques négociants, même si c'est difficile, de payer plus cher et d'acheter nos bordeaux blancs bio 2015 à 1 600 € le tonneau (178 €/hl). Pour les rouges, nous espérons atteindre le même prix », confie-t-il.

Patrick Boudon, qui exploite 28 ha dans l'Entre-deux-Mers, (140 000 cols, 50 % à l'export, 50 % en France dont 30 % de clientèle particulière) estime, lui, qu'il faut dynamiser la vente directe, « à condition d'afficher le juste prix, sinon le consommateur ne suivra pas », prévient-il.

Anne-Lise Goujon, présidente du Syndicat des vignerons bio d'Aquitaine, appelle de ses voeux « un accompagnement renforcé » des viticulteurs par des techniciens spécialisés dans le bio. « Ils ont une approche fine du terrain et des mesures préventives à adopter. Or, ils ne sont pas assez nombreux », regrette-t-elle.

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