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ACTUS - FRANCE

Millésime Bio Les vins bio sur un fil

ALEXANDRE ABELLAN - La vigne - n°283 - février 2016 - page 15

L'équilibre entre offre et demande reste au coeur de l'avenir de la filière bio.
Joël Dufau, vigneron en Entre-deux-Mers, au château La Mothe du Barry. ©  A. ABELLAN

Joël Dufau, vigneron en Entre-deux-Mers, au château La Mothe du Barry. © A. ABELLAN

Pendant trois jours, du 25 au 27 janvier, 873 exposants ont accueilli 4 500 visiteurs professionnels pour le 23e Millésime Bio, à Montpellier. C'est une centaine d'exposants de plus qu'en 2015, mais avec 6 % de visiteurs en moins. La faute à l'absence du Forum International des affaires de Sud de France, selon les organisateurs.

Ce recul n'a pas refroidi l'enthousiasme des exposants, qui ne comptent pas se passer de ce véhicule commercial. Tous témoignent en effet que, sous des dehors débonnaires, l'atmosphère est bien aux affaires. « C'est un salon très business, avec une dimension humaine et de bonnes conditions pour déguster. La clientèle y est concentrée et en position d'achat », rapporte le vigneron Emmanuel Guillot, du domaine Guillot-Broux, certifié bio depuis 1954, en Saône-et-Loire. Contrairement aux a priori, « il n'y a pas de baba cool. J'en ai cherché, je n'en ai pas trouvé ! », s'amuse l'agent parisien Christophe Barrère.

Languedoc-Roussillon en tête

L'esprit bon enfant de cet événement atypique est porté par la bonne santé du marché du vin bio. Au moins en Languedoc-Roussillon, qui pèse pour le tiers du vignoble bio national. La recette des Languedociens ? « Nous avons stabilisé le prix du vrac à un niveau qui intègre les surcoûts par rapport à la viticulture conventionnelle », explique Patrick Guiraud, le président de SudVinBio, l'interprofession des vins biologiques du Languedoc-Roussillon et organisateur de Millésime Bio.

Une réussite qui ne se généralise pas à l'ensemble du vignoble. À Bordeaux, « hors de la bouteille, on n'a pas de marché de vrac pour le vin bio, tranche le viticulteur Joël Dufau, du château La Mothe du Barry, en Entre-deux-Mers. Il ne faut pas aller en bio pour se faire de l'argent ! Ça ne permet pas de vendre beaucoup plus cher... »

« Tout dépend de l'implication des metteurs en marché, estime le courtier savoyard Jean-François Gagnioud. Avant de jouer la carte du bio, ils se demandent s'ils auront assez de volumes pour travailler. Aujourd'hui, le problème est plus dans la distribution que dans la consommation. »

Décrochage

Lors du salon, l'agence bio a fait le point le marché du vin bio en France. L'agence constate que depuis 2007, la production et la consommation ont triplé. Entre 2014 et 2015, la consommation de vins bio a encore progressé de 15 %. Mais la production n'est plus calée sur le même rythme. En 2015, le vignoble bio français n'a progressé que de 3 % pour atteindre 67 300 ha cultivés par 5 200 exploitations. Ce décrochage pose question. Pour indiquer un cap à la filière, FranceAgriMer et FranceVinBio, mènent une étude prospective sur les prochaines années.

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