Il y a loin de la coupe aux lèvres. Les vignobles éco-intensifs que l'Anivin souhaite voir se développer n'enthousiasment pas la production. C'est peu de le dire ! Gérard Bancillon, secrétaire général de l'ODG Pays d'Oc, n'a pas caché son opposition à ce projet lors d'une réunion organisée par l'ODG, le 30 mars, à Lézignan-Corbières, dans l'Aude. « Les sirènes recommencent à chanter. Le commerce veut nous faire planter des vignobles de vins sans IG produisant 200 hl/ha, des vins qui nous seraient payés 50 €/hl. Les frais moyens de vinification en Languedoc sont de 23 €/hl, ce qui ramène la rémunération du producteur à 27 €/hl. Le négoce veut tirer les prix vers le bas. Ne tombons pas dans ce piège. » Frédéric Rouanet, le président du Syndicat des vignerons de l'Aude, n'est pas plus tendre : « Dans les terres reposées de la plaine de Castelnaudary, on peut produire des hauts rendements et vendre le vin à 32 €/hl. Le producteur gagnera de l'argent. Mais on ne vendra plus les vins de nos coteaux. Les prix bas tirent toute la filière vers le bas. » La partie semble mal engagée pour la relance d'une production d'entrée de gamme en France.