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Pressoirs Pera sort le grand jeu

MARION BAZIREAU - La vigne - n°290 - octobre 2016 - page 50

Pera vient de dévoiler une nouvelle gamme de pressoirs pneumatiques. Leurs accessoires garantissent un pressurage plus rapide et plus respectueux des jus. La Vigne l'a constaté au château Roc de Grangeotte, dans le Bordelais.
CHARGEMENT D'UN SMART PRESS de 150 hl au château Roc de Grangeotte. Ces nouveaux modèles accueillent jusqu'à 40 % de vendange de plus que les anciens Pera.  MARION BAZIREAU

CHARGEMENT D'UN SMART PRESS de 150 hl au château Roc de Grangeotte. Ces nouveaux modèles accueillent jusqu'à 40 % de vendange de plus que les anciens Pera. MARION BAZIREAU

DES GRILLES D'ÉGOUTTAGE remplacent les drains. Pour les nettoyer, il faut les relever avec une petite clé. © PERA

DES GRILLES D'ÉGOUTTAGE remplacent les drains. Pour les nettoyer, il faut les relever avec une petite clé. © PERA

PERA propose d'équiper ses pressoirs des systèmes Enoxy (au milieu), pour inerter la cage pendant les rebêches et Enoxy + (à gauche), pour disperser un antioxydant sur la vendange, et d'un système de nettoyage automatique des grilles (à droite).  MARION BAZIREAU

PERA propose d'équiper ses pressoirs des systèmes Enoxy (au milieu), pour inerter la cage pendant les rebêches et Enoxy + (à gauche), pour disperser un antioxydant sur la vendange, et d'un système de nettoyage automatique des grilles (à droite). MARION BAZIREAU

ALAIN DAVID  a mis seulement 20 min pour vider son pressoir de 13 tonnes. MARION BAZIREAU

ALAIN DAVID a mis seulement 20 min pour vider son pressoir de 13 tonnes. MARION BAZIREAU

Vous ne croiserez bientôt plus de pressoirs Pera bleus dans les caves. Le nouveau Smart Press sera livré en orange. « Nous avons choisi cette couleur pour harmoniser les gammes de Pera et de Pellenc », explique Stéphane Cottenceau, chargé du marketing pour le groupe. Un lifting qui accompagne bien d'autres innovations. Ce pressoir pneumatique embarque en effet une grande surface d'égouttage, protège les jus et est même capable de gérer ses cycles tout seul... La Vigne est allée le constater au château Roc de Grangeotte, 100 ha à Mauriac (Gironde), lors d'une journée de vendanges de crémants.

Pendant trente-cinq ans, Alain David, le propriétaire, a fait appel à un prestataire. « Il disposait d'un pressoir Bucher de 110 hl qu'il déplaçait de propriété en propriété avec un tracteur. C'était pratique, mais nous avons progressivement augmenté notre production de crémants et il nous fallait remplir trois pressoirs par jour. C'était trop long. Cette année, nous testons donc un Smart Press de 150 hl. »

15 à 40 % de vendange en plus

Il est presque 15 heures quand le pressurage des 13 tonnes de sémillon s'achève. C'est la fin d'un programme spécial « champagne » démarré à midi. Les jus ont gardé de l'acidité et un beau fruité malgré la sécheresse. Sur 87 hl, seuls un peu plus de 75 hl seront vinifiés en crémant. « Le pressoir s'est arrêté à la fin de l'égouttage, la console nous demandant de raccorder le bac à jus à une nouvelle cuve. Même chose après deux heures de pressurage. Puis le dernier cycle a duré 30 minutes », explique Alain David. Aidé par un ami coopérateur, il ne mettra pas plus de 20 min à vider la cage. À l'intérieur, exit les drains trapézoïdaux. À la place, on découvre des grilles d'égouttage qui occupent la moitié de la cage. « C'est la grande nouveauté », s'enthousiasme Stéphane Cottenceau. Ces grilles font gagner un temps précieux. Au remplissage, le jus s'écoule plus vite dans le bac. « Et comme on écoule plus de jus, on peut loger davantage de vendange : entre 15 et 40 % de plus que dans les anciens modèles. »

Le nettoyage aussi s'en trouve simplifié. La veille, ce sont les fils d'Alain David qui s'y sont collés. « En 15 minutes, le pressoir était propre, mais je n'ai pas lavé l'arrière des grilles », concède Thibault. « Cette opération n'est pas nécessaire à la fin de chaque pressurage, détaille Stéphane Cottenceau. Lorsqu'on le fait, il faut compter 30 à 40 min. Il suffit simplement de faire pivoter les grilles avec une petite clé. » Le tout semble très facile. « Mais sur des vendanges manuelles, le nettoyage va toujours assez vite. Nous pourrons réellement juger de la qualité du système lorsque nous travaillerons sur nos rouges, vendangés à la machine », tempère Alain David.

Il court, il court, le furet

Pour ceux qui veulent éviter la corvée de nettoyage, Pera installe un furet qui parcourt l'intérieur du pressoir dans sa longueur, pendant que la cage exécute des rotations. « Il nettoie ainsi les grilles en un peu plus de 10 min », estime Alain David, qui l'a vu à l'oeuvre. Le bac à jus se rince très facilement grâce aux deux portes ovales placées à ses extrémités.

Très pratiques, les Smart Press sont également respectueux de la vendange. Les premiers jus, plus vite écoulés, sont moins soumis à l'oxygène.

Protéger de l'oxydation

Mais surtout, Pera propose d'équiper ses pressoirs des systèmes Enoxy et Enoxy +. Dans le premier cas, l'opérateur pourra envoyer un gaz neutre dans la cage du pressoir pendant les rebêches. « Il faut brancher une bonbonne de CO2 ou d'azote au détendeur bleu, situé à côté de l'entrée axiale. Le gaz est injecté dans le bac à jus et à quatre endroits différents dans la cage », détaille Stéphane Cottenceau. Enoxy + permet de disperser une solution antioxydante (SO2, acide ascorbique, voire enzymes) sur la vendange. On verse le liquide dans le réservoir gradué placé à gauche du détendeur. Ce dernier est relié à une pompe doseuse qui alimente un jeu de buses disposées sur la cuve du pressoir, aspergeant la vendange lors des émiettages. Pour son sémillon, Alain David a versé 3 litres d'une solution de SO2 diluée à 9 % dans le réservoir et de l'acide ascorbique. « Jennifer, ma caviste, en avait également mis un petit peu sur le raisin avant qu'il ne tombe dans le pressoir, pour le protéger le temps du remplissage », précise-t-il.

Autre innovation, le pilotage intelligent. « Proposé en série en plus des programmes classiques, il a de quoi rassurer les vignerons peu à l'aise avec le pressurage, explique Stéphane Cottenceau. C'est très intuitif. Sur l'écran tactile, il suffit de déplacer deux curseurs. Sur le premier, on indique sur une barre graduée de 0 à 5 la rapidité souhaitée, sachant qu'un pressurage rapide se fera au détriment de la qualité. Sur le second, on définit le niveau d'assèchement, entre sec et très sec. Une fois lancé, le pressoir se gère tout seul. » En fonction de la consigne donnée par le vigneron, les montées en pression sont plus ou moins rapides. Et le bac à jus est pourvu de deux capteurs de niveau, qui optimisent les cycles. « Si, dès 1 300 mbars, plus aucun jus ne coule, le pressoir s'arrête. » Ici encore, on gagne du temps en économisant des gonflages et des rebêches inutiles.

Jusqu'au-boutiste, Pera a également augmenté le débit de sa pompe à vide pour réduire le temps de dégonflage de la membrane. « Au total, on réduit la durée d'un cycle complet de 7 à 40 % », se félicite Stéphane Cottenceau.

Des capacités de 20 à 600 hectolitres

Les nouveaux Smart Press sont dotés d'une cage fermée ou d'une cage ouverte. La première est disponible dans des volumes allant de 20 à 150 hl. La cage ouverte contient, quant à elle, entre 40 et 150 hl. Toutes deux sont proposées avec une ou deux portes qui s'ouvrent et se ferment de manière indépendante. Pera a également retravaillé sa gamme PN, désormais baptisée PN Évolution. « Les PN Évolution ont bénéficié des mêmes innovations que les Smart Press. Leur capacité s'étend de 240 à 600 hl », précise Stéphane Cottenceau. Les tarifs de ces pressoirs seront dévoilés au cours de Vinitech.

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