ImprimerLa part des côtes-du-rhône vendus en vrac avec un prix d'acompte ne cesse de progresser. Ils représentaient 3 % des transactions du millésime 2013 en côtes-du-rhône rouge. Avec le millésime 2014, cette part s'est élevée à 19 %. Et elle a atteint 24 % des échanges de 2015.
« En 2013, la récolte a été historiquement faible, expose Philippe Pellaton, président du Syndicat général des vignerons des côtes-du-rhône. Les acheteurs ont souhaité sécuriser leurs approvisionnements en développant des contrats de partenariat avec l'amont, au détriment des contrats spots. Dans ces contrats, les deux parties s'engagent sur un volume pour toute une campagne. D'où le développement des prix d'acompte. »
Les partenaires s'accordent sur un volume et un prix d'acompte fondé sur la mercuriale de la campagne précédente, ainsi que sur le profil du vin : milieu de gamme, haut de gamme, vin bio... L'acompte est versé suivant un calendrier, le plus souvent sur douze mois, établi entre les deux parties. Le prix final est, quant à lui, fixé en fin de campagne sur la base du cours moyen du millésime.
« Le problème, c'est que les volumes vendus avec un prix d'acompte ne sont pas pris en compte dans les cotations enregistrées par l'interprofession. Ainsi, au 31 juillet 2016, un peu plus de 700 000 hl de côtes-du-rhône conventionnels avaient été échangés en vrac. Sur ce total, 500 000 hl seulement étaient cotés. Cela crée des incertitudes sur les cours interprofessionnels », rouspète un acheteur.
Pour y mettre fin, Inter Rhône a réintégré les volumes ayant fait l'objet de prix d'acompte avec leur prix définitif sur les trois dernières campagnes. Une opération qui ne change pratiquement rien. Le cours moyen du côtes-du-rhône rouge 2015 est ainsi passé de 143,40 €/hl à 142,40 €/hl après réintégration des contrats avec prix d'acompte. Ce qui représente un écart de 0,6 %.
