Michel Monbouché, à la tête du Château Ladesvignes, 62 ha à Pomport, en Dordogne, s'est retrouvé le 24 janvier dernier devant le tribunal correctionnel de Bergerac pour fraude et tentative de fraude. Le viticulteur est soupçonné d'avoir mélangé des vins et d'en avoir vendu sous des appellations auxquelles il ne pouvait prétendre. Les enquêteurs sont tombés sur 75 hl de monbazillac 2012 qui, selon les documents de traçabilité du domaine, renfermaient du bergerac blanc sec. Ce lot n'avait donc plus droit à l'appellation Monbazillac. Or, le domaine en a vendu 64 hl. De même, 220 hl de monbazillac 2013 seraient composés en partie seulement de ce vin. Les mois suivants, ces 220 hl seraient passés en bergerac blanc sec. Pour sa défense, Michel Monbouché incrimine le logiciel de traçabilité, Isacuve, acquis en 2008, qu'il « maîtrise mal ». Son avocat, Raphaël Monroux, estime que le viticulteur « remplit aléatoirement et incorrectement le logiciel », lequel ne permet pas « d'enregistrer l'utilisation à différentes fins d'une même cuve dans la même journée ». La procureur a requis une amende de 10 000 € contre Michel Monbouché en tant que gérant et, en son nom propre, 3 000 € ou de la prison avec sursis. Au choix. L'Inao, partie civile, réclame 8 053 €. Le délibéré sera rendu le 21 février. En attendant, le viticulteur a fait appel à une agence spécialisée dans la communication de crise pour rassurer le réseau des CHR et agents commerciaux.