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DOSSIER - Le travail du sol en questions

Séverine et Fabien Mathieu, Champagne Mathieu-Gandon, 9 ha à Baslieux-sous-Châtillon et Verzy, dans la Marne « Notre matériel du travail du sol est amorti depuis longtemps »

La vigne - n°294 - février 2017 - page 17

Depuis six ans, le couple a abandonné le désherbage chimique sur une partie de son exploitation. Leur matériel d'occasion leur évite un trop fort surcoût.
 © C. FAIMALI/GFA

© C. FAIMALI/GFA

«Nous nous sommes installés en 2006 et nous cultivons 9 ha : 6 ha à Baslieux-sous-Châtillon et 3 ha à Verzy, à une quarantaine de kilomètres. La densité est de 8 000 pieds à l'hectare, avec une largeur entre les rangs allant de 1 à 1,10 m et entre les pieds de 1,10 à 1,20 m.

Nous avons racheté la propriété de Baslieux avec les outils de travail du sol. Pendant quelques années, nous les avons laissés au hangar car nous désherbions chimiquement. Mais il y a six ans, nous avons décidé de reprendre le travail du sol sous le rang. Nous avons acquis un vieil enjambeur Bobard d'occasion que nous avons dédié à cette tâche. Il s'agit d'un tracteur léger qui ne tasse pas trop les sols. Comme c'est un tracteur mécanique, il consomme beaucoup moins de gasoil que les nouveaux hydrauliques, soit 1,7 l/h environ. Cela compte dans le bilan carbone !

Nous possédons quatre lames interceps Bobard, permettant de travailler deux rangs à la fois, et un deuxième tracteur pour le rognage. Et nous confions les traitements phyto à un prestataire de services. Seule une parcelle extrêmement pentue est encore désherbée chimiquement sous le rang.

Toute notre organisation repose sur l'observation de nos vignes, dans lesquelles nous passons beaucoup de temps. L'important est de trouver le bon moment pour labourer sous le rang. Il faut intervenir lorsque les sols se ressuient, sur une terre souple et essayer de couper l'herbe avant qu'elle ne pousse.

Nous effectuons un passage assez superficiel, après la vendange, avec nos lames interceps mécaniques. Nous repassons ensuite trois à quatre fois, entre mars et juillet, dès que nous voyons que l'herbe commence à pousser. Nous n'avons pas d'autre outil intercep. Pour éliminer les adventices coriaces, comme les chardons et les liserons, il nous arrive aussi de passer avec une binette, à la main.

À Baslieux, nous effectuons encore un désherbage au glyphosate, sous le rang, au printemps. En cette saison, les sols sont difficiles à travailler. Lors du premier passage, en mars, les adventices n'ont pas toutes été éliminées. On a besoin d'un complément chimique. En revanche, à Verzy, l'intégralité du désherbage sous le rang se fait mécaniquement.

Partout, nous laissons les interrangs enherbés. Nous ne les tondons plus car nous nous sommes rendu compte que cela favorisait la repousse. Le simple fait de rouler avec l'enjambeur deux fois dans chaque rang suffit à coucher les herbes, qui sèchent ensuite au soleil.

Nous réalisons, au total, quatre à cinq passages par an pour le désherbage mécanique, mais nous ne pratiquons pas le décavaillonnage. Nos coûts de production sont réduits, car notre matériel est amorti depuis longtemps. D'ici deux ans, nous envisageons d'acheter une paire de lames interceps hydrauliques pour l'atteler à notre enjambeur Bobard. Nous avons vu que ce matériel neuf coûte très cher, au moins 16 000 €. Mais il sera plus efficace que notre système mécanique. Nous pourrons alors supprimer la dernière pulvérisation de désherbant chimique. Nous formons, par ailleurs, notre salarié à la conduite de l'enjambeur et au maniement des outils. »

Cet article fait partie du dossier Le travail du sol en questions

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