« Les produits de biocontrôle ont une efficacité très partielle. Il ne faut pas s'attendre à un effet identique à celui des fongicides chimiques. Cependant, leur intégration dans les stratégies de lutte contre le botrytis paraît intéressante », résume Ludivine Davidou, de la chambre d'agriculture de la Gironde. Cette conclusion est le fruit de trois ans d'essais réalisés dans le cadre du Resaq VitiBio Aquitaine sur vingt-cinq parcelles.
De 2014 à 2016, des viticulteurs bio ont appliqué deux antibotrytis homologués : l'Armicarb, à base de bicarbonate de potassium, et le Botector, un champignon levurien antagoniste du botrytis. Les viticulteurs les ont employés sur une partie de leurs vignes en gardant des témoins non traités. Ils ont effectué deux à trois traitements et des opérations prophylactiques comme l'effeuillage et la gestion des tordeuses.
Durant les trois campagnes, la pression du botrytis a été assez forte en fréquence (nombre de grappes touchées), mais faible en intensité (surface touchée), avec un taux souvent inférieur à 5 % sur les témoins.
Botector s'est avéré inefficace dans 44 % des parcelles pour réduire la fréquence des attaques et dans 68 % des cas pour amoindrir leur intensité. Dans 32 % des parcelles, les expérimentateurs ont ainsi observé une tendance en faveur d'une efficacité du produit sur l'intensité des attaques.
L'Armicarb, lui, a significativement réduit l'intensité des attaques dans 20 % des sites. Dans la moitié des parcelles, il s'est dégagé une tendance en faveur d'une efficacité de ce produit. Et dans les 30 % restants, il n'a pas réduit les attaques.
Autre enseignement : l'Amicarb semble plus constant en efficacité que le Botector car moins dépendant des conditions extérieures.