À l'approche des premiers traitements, la tension monte en Bourgogne. Le collectif Mâconnais Pesticide et Santé a fait salle comble à Fleurville (Saône-et-Loire), le 24 mars, pour débattre du lien entre pesticides et maladie de Parkinson, avec la présidente de Générations Futures. Depuis l'apparition de la flavescence dorée et l'affaire Giboulot en 2013, la pression n'est jamais vraiment retombée.
Des tags incriminant les vignerons et les pesticides doivent régulièrement être effacés sur la Voie Verte. Ce chemin touristique, très fréquenté par les promeneurs et les cyclistes, traverse plusieurs communes viticoles du Mâconnais au Chalonnais. Des vignes bordent cette ancienne ligne ferroviaire réaménagée.
« On voit des promeneurs se pincer le nez, nous montrer du doigt, nous filmer ; des familles se détourner, même si l'on est simplement en train de rogner », déplorent les vignerons locaux. L'association ASR71 - Action Solidarité Rurale - distribue des tracts sur les marchés pour une « ZNT de 100 mètres » le long de la Voie Verte. Elle ne tolère que l'agriculture biologique.
Dès lors, les vignerons tentent de déminer le terrain. Le président de la cave de Buxy, François Legros, a annoncé « une année de test » pour aménager les traitements autour de la voie allant de Buxy à Saint-Gengoux-le-National. « On va encourager nos 36 vignerons à incorporer plus de produits bio. Mais comme le soufre est irritant et que d'autres produits AB sentent mauvais, on évitera de traiter entre 10 heures et 18 heures. Nos vignerons vont prendre des risques s'il y a de la rosée matinale ou du vent », a déclaré le président de la cave. Armés de leurs cahiers de suivis et d'observations, les vignerons feront le bilan à la fin de la campagne sur les 68 ha concernés.