Les viticulteurs exploitant des vignes dans la Harth, un secteur en périphérie de Colmar, sont à bout. En journée, des individus jettent toutes sortes de déchets dans leurs parcelles. La nuit, c'est pire. Sous couvert d'anonymat, un viticulteur raconte : « Quand je traite en soirée, je vois de grosses berlines qui se promènent. L'échange de produits illicites est flagrant. Je suis aussi déjà tombé sur un couple qui venait de s'ébattre dans mes vignes. Je trouve régulièrement des seringues, des préservatifs, des lingettes. Deux fois par mois, je n'ai d'autre choix que de tout ramasser. Il faut avoir le coeur bien accroché ! » Le secteur est miné par le trafic de drogue et la prostitution. Notre homme a déjà subi les manoeuvres d'intimidation d'un individu qui lui a intimé de déguerpir, tout en notant la plaque d'immatriculation de son utilitaire... Des voitures tournent autour des vignes pour impressionner les viticulteurs lorsqu'ils traitent. « C'est infernal. Je suis exaspéré et désemparé comme mes autres collègues », résume notre homme. Les Brigades vertes de la ville restent sans réaction car tout ceci se passe sur des terrains privés. « Fermer l'accès au vignoble serait peut-être une solution. Mais qui va décider et qui va payer ? », s'interroge le viticulteur.