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VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Rouges Le côtes-du-rhône au ralenti

A. ABELLAN - La vigne - n°296 - avril 2017 - page 70

La campagne 2016-2017 tourne au ralenti. Les vins restent sans contrat et les cours s'érodent lentement. Les caves sont inquiètes.

Le côtes-du-rhône rouge 2016 est salué unanimement par la filière. Mais le vrac ne suscite pas d'engouement commercial. « Les négociants jouent sur la trésorerie des petites propriétés. S'ils s'entêtent, les belles qualités vont se vendre à des prix dérisoires », enrage le vigneron Nicolas Issartier, du domaine des Andrines - 36 ha, à Domazan, dans le Gard -, qui commercialise 70 % de ses vins en vrac.

Le marché tourne au ralenti, comme le démontrent les statistiques de l'interprofession rhodanienne. 531 000 hl du millésime 2016 ont été échangés à la fin mars 2017, soit un repli de 18 % des volumes depuis le début de la campagne. Le marché reste cependant sain, selon le courtier Christophe Pasta, des établissements Ferragut : « Pour le négoce de marque, il y a eu une activité soutenue au début de la campagne. Les acheteurs se sont pressés pour obtenir les meilleures qualités. Les vins concentrés et structurés sont partis à 140-160 €/hl. Depuis, les difficultés se font sentir pour les vins d'entrée et de coeur de gamme, fruités et thermovinifiés qui s'achètent à 125-135 €/hl », détaille-t-il. Sur les huit premiers mois de la campagne, le cours moyen de l'hectolitre de côtes-du-rhône rouge s'est tassé, à 137,80 euros. Soit une baisse de 3 % par rapport à la campagne 2015-2016. Ce repli devrait s'accentuer sous l'effet de l'attentisme du négoce. La situation n'étonne pas Christophe Pasta, qui y voit l'effet d'un climat économique défavorable. Les disponibilités et les stocks étant normaux, les metteurs en marché ont moins besoin de se couvrir. « On a un millésime exceptionnel en qualité, le négoce prend le temps de choisir. Il attend les commandes de la grande distribution », note le courtier.

Mais, arriver en avril sans avoir signé inquiète les caveaux. Les craintes de délais de retiraison et les besoins de trésorerie grandissent presque plus vite que les bourgeons. S'il est encore tôt pour prédire un déstockage au rabais avant les vendanges, la situation est préoccupante. « Nous craignons une chute des cours non justifiée par rapport à la qualité de notre travail », conclut amèrement Nicolas Issartier.

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