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ACTUS - RÉGIONS

Bordeaux Accident mortel

COLETTE GOINÈRE - La vigne - n°298 - juin 2017 - page 15

Un viticulteur s'est retrouvé coincé sous son tracteur dont l'arceau était abaissé. Étouffé par le volant, il est décédé.

Mardi 16 mai, 18 h 15, à Budos, en Gironde : Franck Courbin, 36 ans, passe l'interceps à lame sur une parcelle. À une centaine de mètres, son père, Michel, 72 ans, termine de tondre les abords d'une autre parcelle de leur propriété, Château l'Hermitage, 17 ha en AOC Graves. Un travail qu'il ne raterait pour rien au monde. À la retraite depuis 2006, ce viticulteur aime à donner des coups de main à ses deux fils qui ont pris les rênes de la propriété familiale. « Avec son regard bienveillant, son aide efficace, il était toujours là », confie son fils.

18 h 30 : : Franck tourne la tête. Le tracteur de son père, un Massey Fergusson 374 V est renversé, les quatre roues en l'air. « Je me suis précipité. J'ai vite compris. Mon père était sous la machine, son visage était violet. Je l'ai touché, c'était trop tard », souffle-t-il. Michel Courbin est mort étouffé par la pression du volant sur sa cage thoracique.

Le viticulteur venait de finir son chantier. Il s'apprêtait à tondre les abords d'une autre parcelle. Pour s'y rendre, il venait d'effectuer un demi-tour sur la route d'accès.

La roue droite du tracteur s'est prise dans une grosse ornière, à l'angle de la parcelle. Déstabilisé, son tracteur s'est retourné. L'arceau de sécurité était abaissé et Michel Courbin était sans protection. « J'ai souvent reproché à mon père d'oublier d'actionner l'arceau », soupire Franck.

Le matin du drame, Michel Courbin arrachait une vielle parcelle de blancs avec ses deux fils. Il faisait chaud. Dans l'après-midi, il a servi des clients. Puis il est parti tondre.

Château l'Hermitage, en agriculture raisonnée, produit 750 hl de bordeaux, de graves et de sauternes. Il vend 350 hl en vrac et écoule le reste en bouteilles auprès d'une clientèle particulière. Aujourd'hui, Franck Courbin veut poursuivre le travail de son père qui était si attaché aux vieux sémillons de son château, aux vendanges à la main et aux élevages sur lie.

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