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ACTUS - RÉGIONS

Vallée du Rhône La tête ailleurs

JULIETTE CASSAGNES - La vigne - n°299 - juillet 2017 - page 13

La Draaf Paca constate que la lutte obligatoire contre la cicadelle de la flavescence dorée n'est pas toujours menée comme il faut.
Philippe Plantevin traite  trois fois par an contre une maladie absente de ses vignes.

Philippe Plantevin traite trois fois par an contre une maladie absente de ses vignes.

La Draaf-Paca a contrôlé des vignerons du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône, qui avaient des vignes flavescentes entre 2014 et 2016. Objectif : vérifier s'ils ont bien mené la lutte insecticide obligatoire. Apparemment, pas tous.

Les enquêteurs constatent que des viticulteurs n'ont pas utilisé autant d'insecticides qu'ils auraient dû, vu la surface à traiter, ou qu'ils ne sont pas intervenus aux dates prescrites. Certains ont oublié un traitement, d'autres ont fait des erreurs de dosage ou de calcul des surfaces à traiter. D'autres encore n'ont pas tenu leur registre de traitement ou pas pu fournir toutes les factures des produits qu'ils ont déclaré avoir appliqués.

Ces exploitations ont reçu un « rappel à la réglementation ». Elles seront à nouveau contrôlées cette année. Mais la Draaf marche sur des oeufs. Elle communique avec beaucoup de prudence sur ce sujet, et souhaite avoir une action pédagogique.

En pratique, la lutte insecticide soulève bien des réticences. « Ces traitements n'apportent rien. À Visan, il n'y a pas de flavescence dorée. Pourtant, nous sommes obligés de faire trois traitements, depuis au moins six ans maintenant. C'est une vraie aberration : on lutte contre une maladie que l'on n'a jamais vue. Ils nous demandent aussi de traiter de préférence de nuit et en solo. Ils ne se rendent pas compte du travail que l'on a déjà », proteste Philippe Plantevin, vigneron bio sur 34 ha, basé à Cairanne, et dont 10 ha sont dans la zone de lutte obligatoire de Visan.

Philippe Plantevin souligne aussi que la lutte obligatoire va à l'encontre de la politique de réduction des traitements engagée par la profession. Malgré tout, il applique du Pyrévert aux dates et aux doses préconisées « peut-être par peur du contrôle ».

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