En un an, la livre sterling a perdu 11 % de sa valeur face à l'euro. Les distributeurs commencent à répercuter cette chute sur le prix du vin. Au cours du premier trimestre 2017, le prix moyen d'une bouteille a ainsi grimpé de 3 % dans les grandes surfaces, passant à 6,40 €. La tendance ne va pas s'inverser, le gouvernement britannique ayant décidé d'une hausse de 3,9 % des taxes sur l'alcool, « alors que les droits sur le vin sont déjà très élevés au Royaume-Uni », regrette Maître Hubert Biard, avocat associé chez Cornet Vincent Ségurel. Ces taxes représentent 56 % du prix d'une bouteille, contre 21 % en France. « Il faut s'attendre à une baisse des ventes qui va surtout concerner les entrées et moyennes gamme. Les Anglais risquent de se tourner vers les vins chiliens ou sud-africains », prévoit l'avocat bordelais. Les professionnels de la filière espèrent désormais que les négociations entre la Grande-Bretagne et l'Union européenne déboucheront sur un accord de libre-échange sans droits de douane. Directeur de l'export pour la maison de champagne Pannier, appellation déjà fortement concurrencée par le prosecco, Terence Kenny a fait face à un flot inhabituel de commandes à l'annonce du Brexit. « Les distributeurs ont surstocké en prévision de la chute de la livre. » Ses ventes se sont ensuite tassées. Puis, en juin dernier, il a vu le prix de ses bouteilles prendre 15 % chez ses revendeurs. Devant l'incertitude liée à la situation, il compte accentuer ses efforts sur d'autres marchés. « Je pense notamment aux États-Unis et à l'Asie. »