Les esprits seraient-ils mûrs en Languedoc pour la contractualisation pluriannuelle ? Apparemment oui. En effet, Castel fait une offre et les coopératives suivent. Ce négociant est le premier à proposer des contrats sur trois ans avec des volumes garantis et des prix fixes.
« Cette année, il y a la crainte réciproque de se voir prendre des marchés par les Espagnols. Nous devons y répondre avec nos vins français. Et surtout, nous devons montrer que les marchés ne seront pas déstabilisés en 2018-2019 par la petite récolte de 2017 », explique le négociant.
Plusieurs caves coopératives ont d'ores et déjà accepté son offre. C'est le cas de l'Occitane, dans le Biterrois. « Nous jouons la prudence. Les retiraisons ne sont guère dynamiques. Il ne faut pas que les prix s'emballent, sinon nous allons encore perdre des marchés. Castel nous a fait des propositions raisonnables pour nos IGP Pays d'Oc : 80 €/hl pour le rosé, 85 €/hl pour le merlot rouge, 90 €/hl pour le cabernet-sauvignon rouge et le sauvignon blanc et 100 €/hl pour le chardonnay. Avec ces prix et des volumes garantis sur trois ans, nous avons une meilleure visibilité. Le conseil d'administration a signé des deux mains », témoigne le président Martial Borie.
La cave de Lédenon, dans le Gard, fait également partie des signataires. « Nous avions déjà un contrat triennal avec Castel, mais sans prix fixe. Même si le prix du rosé paraît faible, le conseil d'administration a accepté l'offre car les prix proposés sont très corrects en ce qui concerne les blancs et les rouges », confie la directrice Anne Ravanel.
Gérard Bancillon, président de la cave de Bourdic, a lui aussi signé avec Castel. D'autres metteurs en marché pourraient suivre. Cette contractualisation est soutenue par les responsables professionnels. InterOc, Coop de France et les Vignerons indépendants du Languedoc-Roussillon travaillent sur un projet de contrat pluriannuel interprofessionnel pour l'IGP Pays d'Oc.