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VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Rosé Pas d'affolement pour l'IGP Pays d'Oc

MICHÈLE TRÉVOUX - La vigne - n°302 - novembre 2017 - page 90

Alors que la récolte est en net recul, le marché de l'IGP Pays d'Oc rosé démarre timidement. Si la tension est perceptible sur les belles qualités, ce n'est pas le cas pour le gros des volumes.

Àfin octobre, 83 000 hl d'IGP Pays d'Oc rosé ont été échangés. Certes, c'est le double du volume enregistré à la même date l'an passé. Mais, avec une récolte en recul de près de 30 %, on aurait pu s'attendre à autant de précipitation qu'en 2014, où 189 000 hl avaient été contractualisés fin octobre.

Anne Ravenel, directrice de la cave de Lédignan, dans le Gard, fait le même constat. Les rosés représentent 60 % de ses volumes. Cette année, à la demande de clients, elle a vinifié dans cette couleur des merlots et des pinots noirs qu'elle vinifiait habituellement en rouge. « Avec cette petite récolte, on s'attendait à un marché plus actif. Mais les achats commencent très timidement. Le négoce semble frileux pour faire des propositions de prix. »

Même son de cloche à Marseillan (Hérault), où le directeur, Pierre-Yves Rouillé, échantillonne beaucoup depuis la mi-octobre, mais n'avait toujours aucun contrat signé fin octobre.

Jean-Christophe Baillé, courtier dans le Gard, est surpris par cet attentisme. « Le marché se cherche. Des opérateurs proposent des prix jugés trop bas par les caves. »

Seuls les jolis lots semblent activement recherchés. Florian Ceschi, courtier chez Ciatti, l'a constaté : « Des opérateurs veulent se couvrir avec de belles qualités. Or, elles sont rares car le millésime était compliqué pour les rosés. Jusqu'ici, je n'ai rien vendu en dessous de 90 €/hl. Et certaines caves demandent jusqu'à 100 € l'hectolitre pour leurs meilleures qualités. »

Concernant le gros du marché, le courtier biterrois René Vergnes estime qu'il n'y aura pas de grosse évolution de prix. « La production vient de passer deux années difficiles. Elle a compris l'effet ravageur du yo-yo des prix. De nombreuses caves sont prêtes à s'engager dans des contrats de trois ans avec des prix fixes, privilégiant la stabilité du marché à la spéculation. On devrait s'acheminer vers un marché entre 80 et 85 €/hl, ce qui n'est pas si mal. N'oublions pas que cet été, des affaires se sont signées à 70 €/hl. »

Sur les treize premières semaines de campagne, le prix moyen s'établit à 86 €/hl.

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