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VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Rosé Légers remous sur le cabernet d'Anjou

PATRICK TOUCHAIS - La vigne - n°302 - novembre 2017 - page 92

Durant les vendanges, les cours du rosé demi-sec angevin ont un peu baissé. Mais face à la pénurie de jus à la sortie des pressoirs, les prix devraient s'aligner sur ceux de 2016.

Stocks à la hausse, cours à la baisse. La règle est implacable. Le cabernet d'Anjou l'a subie cette année. Avec des réserves en fin de campagne en hausse de 20 % à la propriété (86 000 hl) et de 17 % au négoce (92 000 hl), les cours des moûts et raisins ont reculé. Le raisin est passé de 1,22 €/kg l'an dernier à 1,18 € cette année, et le moût de 166 €/hl à 162 €. En volume, les transactions (raisins et moûts) reculent de 3 % à quelque 56 000 hl.

« La hausse des stocks a débouché sur une baisse des prix. C'est sur cette orientation qu'ont été signés les premiers contrats », confirme la courtière Christine Touron. Le président des négociants et directeur général d'Ackerman, Bernard Jacob, fait la même analyse et d'ajouter : « Ce recul est imputable aux deux parties. »

« C'est vrai que le moût a un peu baissé, souligne un vigneron du Layon. Mais j'ai signé un contrat pluriannuel avec une prime de 3 €/hl, qui a compensé la baisse cette année. J'ai livré 200 hl de moût. Si j'avais eu plus de rendement, j'aurais pu en vendre plus. Le moût, ça fait rentrer de l'argent dès janvier. C'est utile. »

Un collègue confirme : « Malgré la petite récolte, j'ai choisi de vendre un peu de moût - une soixantaine d'hectolitres -, pour avoir un peu de trésorerie et garder le lien avec mon négociant. J'ai vendu au même cours que l'an passé. »

Désormais, la campagne de vente des vins devrait prendre un autre tournant. « On s'est appuyé sur une fausse analyse cet été en ne regardant pas d'assez près le potentiel des vignes, estime Bernard Jacob, pour qui les rendements étaient surestimés lors de la signature des contrats de vente de moûts et de raisins. On aurait dû tabler sur une stabilité de prix. »

Car les premières pressées de cabernet franc ont été décevantes. « Entre le gel et la sécheresse, on n'a pas fait une grosse récolte. Moins de 300 000 hl sans doute », avance le président de l'AOC Yves Matignon. Durant la dernière campagne, plus de 311 000 hl sont sortis des chais (+ 2 %). « Le soi-disant trop-plein de stock va compenser le manque de récolte 2017. » Les cours du vin devraient se caler sur ceux de la précédente campagne. « Je suis serein pour la suite », conclut le président.

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